Alors que la plupart des Français s’accordent à dire que leur pouvoir d’achat a baissé et que l’on vit globalement plus mal, à salaire équivalent, qu’il y a vingt ans, il y en a d’autres qui n’ont pas à se préoccuper de l’augmentation du coût de la vie..et pour longtemps !
J’ai été comme beaucoup profondément choqué de ce que j’ai appris dans la presse à propos de l’affaire « Zacharias», l’ancien PDG du groupe international de BTP Vinci, mis à la retraite –dorée- pour une goutte d’eau…de 8 millions d’euros. C’est une bagatelle- me direz-vous-pour cet homme qui s’est assuré un capital de 250 millions d’euros et qui va, encore, toucher dans les années à venir une petite retraite d’un peu plus de 2 millions d’euros par an, le tout, échappant pour beaucoup à l’impôt grâce à des montages judicieux. Mais ces 8 millions, réclamés en récompense de l’obtention de la concession des Autoroutes de France à son groupe, étaient de trop…et le scandale a éclaté, révélant un cortège de chiffres à faire tourner la tête.
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Par delà l’anecdote de ce grand patron-là, qui a tout de même fait dire à la patronne du Medef qu’elle «lui soulevait le cœur » -c’est tout dire- on ne peut plus faire l’économie d’un encadrement de ces pratiques scandaleuses. Bien sûr, tous les dirigeants ne sont pas logés à la même enseigne, et il faut citer la modération de certains d’entre eux comme Louis Gallois, qui, laissant la SNCF pour la direction du Groupe européen EADS, a demandé un salaire équivalent et raisonnable, au vu des circonstances, malgré sa « promotion ».
Ma conviction est que l’on ne peut pas indéfiniment creuser l’écart entre les patrons et les salariés, voire à l’échelle de la société, entre des « toujours plus précaires » et des « toujours plus riches ». Je ne rêve pas, comme M. Sarkozy, d’une société dont le credo pourrait être emprunté à De Funès-Salluste dans « La Folie des Grandeurs » : « Les riches, c’est fait pour être très riches et les pauvres, très pauvres ».
Pour cela, il faut repenser l’équilibre entre les revenus du travail et ceux du capital.
Je ne veux pas croire que l’avenir de notre société soit d’ores et déjà écrit par un ordre mondial prépondérant, comme M. Sarkozy nous le promet, au nom du libéralisme et de l’économie mondialisée. Si travail et responsabilités méritent salaires, rien ne justifie que nous soyons dans l’outrance. Une société repose sur des règles, des équilibres et des instances de contrôle. Pourquoi n’en serait-il pas de même des entreprises? Si la responsabilité des premiers concernés, censés être contrôlés par des Conseils d’Administration bien trop souvent à leurs bottes, ne suffit pas, c’est la loi qui doit venir réformer en profondeur le fonctionnement des entreprises pour construire une réelle démocratie sociale et tendre vers davantage de justice sociale.
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