En proposant de dénommer « rue Julie Daubié » une rue de Paris-Rive-Gauche, il s’agit plus simplement de saluer l’évolution des femmes vers l’émancipation et vers un début de reconnaissance de l’égalité.
En effet, Julie–Victoire Daubié est née en 1824. Huitième enfant de sa fratrie, orpheline de père très jeune, employée à la manufacture locale, elle se révolte contre sa condition, et elle se décide à devenir institutrice.
Dans ce combat, puisqu’il s’agit bien d’un combat, elle reçoit l’aide précieuse de son frère aîné, par ailleurs curé de Bazagney.
Elle obtient dans un premier temps, le 31 août 1844 précisément, le « certificat de capacité » première étape obligée.
Et après avoir étudié les lettres classiques, et surmonté quelques refus du rectorat, et un an de démarches, elle réussit à obtenir la reconnaissance de sa candidature au baccalauréat en arguant qu’aucune loi ne l’interdisait.
Elle décroche le précieux diplôme le 16 août 1861 ; elle fut enfin la première titulaire de ce diplôme.
Jouissant alors d’une réelle notoriété, elle mit ses talents au service de la cause des femmes.
Devenue journaliste économique, elle publia plusieurs ouvrages aux titres évocateurs :
Ø Du progrès de l’instruction primaire : Justice et Liberté ;
Ø La femme pauvre du XIXe siècle ;
Ø L’émancipation de la femme ;
A quelques jours de la journée des femmes, ce n’est pas un hasard si cette délibération est présentée pour honorer Julie Daubié qui a lutté toute sa vie, pour la reconnaissance de nombreux droits aux femmes, leur accès à l’enseignement et l’égalité d’accès au travail et au salaire associé.
En guise de conclusion, je souhaite, chers collègues, y ajouter quelques mots plus personnels.
L’évolution des mentalités a pris du temps. Et ce parcours me touche profondément car il me fait penser à l’une de mes grand-mères qui a eu moins de chance.
Presque un siècle plus tard, ma grand-mère, née au fin fond du Pays Basque avait le même rêve : celui de devenir institutrice.
C’était une voie alors possible pour une jeune fille douée pour les études.
Inlassablement, l’instituteur a essayé de convaincre mon arrière grand-père. Sans succès.
Elle fut envoyée à l’usine de chaussures parce que « cela ne se faisait pas », « cela ne s’imaginait pas » qu’une fille de condition modeste devienne institutrice.
Aujourd’hui, ces questions sont loin derrière nous. Et il a fallu du temps pour changer les règles, les lois et plus encore les mentalités.
C’est un peu tout cela que nous souhaitons souligner aujourd’hui en honorant la mémoire de Julie Daubié.
bjr, Merci d'accorder un peu d'attention à ma lointaine aïeule. Je vous encourage à contacter Gilles Laporte, auteur d'un excellent "Julie Victoire" qui retrace la vie de notre première bachelière de France.Il sera sans doute ravi de votre initiative.
A bientot.
Son blog : http://gilleslaporte.aceblog.fr/julie_victoire_daubie,_premiere_bacheliere_de_france_b230939.html
E. Daubié
Rédigé par : Daubié Etienne | 04 juin 2007 à 17:12
Bravo de vouloir honorer Julie-Victoire Daubié gd-tante de ma trisaieule, mais attention au prénom! Julie est la soeur, aînée de neuf ans et la marraine, la bachelière est Victoire(usuellement) et Julie-Victoire à l'état-civil. Elle n'a jamais travaillé dans une manufacture. Ne pas confondre le charmant roman de Gilles Laporte avec une biographie.
Pour plus de détails sur la vie de JVD contactez l'association des Amis du Vieux Fontenoy([email protected])qui a rédigé une brochure ou la Mairie de Fontenoy le Château (berceau de la famille Daubié) où j'occupe les fonctions de bibliothècaire, ou contactez une des meilleures spécialistes de JVD, l'américaine, professeur d'université, Raymonde-Albertine Bulger qui a consacré des travaux et un livre à l'analyse de la correspondance de JVD. Le site wikipedia sur jvd n'est pas trop mal et il a au moins le mérite de la rapidité d'accès.
Rédigé par : André-Durupt Véronique | 14 juillet 2007 à 13:21
Cher collègue,
C'est en cherchant sur internet des sites parlant de Julie Victoire Daubié avec laquelle j'ai un lien de famille (éloignée...) que j'ai trouvé le tien... Outre le fait que j'ai apprécié l'écrit relatant son formidable parcours, je partage avec toi : l'appartenance au PS, le fait d'être également élu dans ma commune (plus modeste que la tienne : Malzéville, commune de l'agglo nancéenne de 8400 hb)et également d'etre né la même année ! Par conséquent, j'ai trouvé suffisamment d'éléments pour regarder avec un grand intêret et beaucoup de curiosité ton blog...
Avec tout mon soutien pour mars 2008...
Bien amicalement,
Bertrand
Rédigé par : Bertrand KLING | 02 septembre 2007 à 21:49