Hier soir, nous nous sommes retrouvés entre socialistes du 13ème arrondissement pour une Assemblée générale de section. Comme j'en ai pris l'habitude, je vous livre l'intervention que j'ai faite à cette occasion, devant mes camarades.
Bien entendu, et c’est normal, nous avons tous en tête,
ou, du moins, celles et ceux qui ont eu le courage de le regarder, le débat d’hier soir.
Chacun de nous doit sans doute avoir un avis sur le vainqueur de cette prestation. Tous ne se rejoignent pas forcément.
Les éditorialistes aussi ont donné leur avis. Tous n’étaient pas d’accord.
Le Parisien titrait ce matin : « PS : avantage Strauss-Kahn », pendant que Libération titrait : « D’égal à égal »
Pour ma part, je vois un incontestable gagnant.
Et ce gagnant, est… le Parti Socialiste.
J’ai, moi, tiré quatre enseignements de ce débat.
Premièrement, j’avais déjà eu l’occasion d’exprimer ma confiance dans le processus que nous avions retenu collectivement. J’en suis d’autant plus convaincu aujourd’hui : ce processus était nécessaire afin de ne pas être manipulés par l’extérieur dans nos choix.
Nous devons faire notre choix par rapport à des orientations politiques, des tonalités, des priorités, une couleur que veut donner chacun des candidats à leur campagne.
Cette confiance n’avait pas été entamée, à aucun moment, malgré le climat de suspicion et parfois, disons-le, un peu de paranoïa, de ces derniers jours.
Ce premier débat a été de très bonne tenue. Il est resté tout à fait courtois. Il a cependant permis de marquer quelques différences, dans un climat apaisé.
Je ne doute pas que le vainqueur de cette désignation sortira de ce processus avec un élan supplémentaire, face à une Droite toujours aussi divisée.
Deuxième enseignement : Je suis persuadé que chacun de nos candidats peut l’emporter face aux Français. Chacun d’entre eux mise sur des choses différentes, a ses atouts et ses difficultés : L. Fabius a un discours très marqué dans la tradition du rassemblement de la gauche, quitte à perdre un peu en crédibilité ; S. Royal met en avant son image et une volonté de proximité, quitte à rester un peu floue sur ses propositions. D. Strauss-Kahn veut fonder un nouvel âge du socialisme, avec un discours cohérents sur la lutte contre les inégalités à la racine, et, surtout, un discours de vérité. Et dire la vérité, ce n’est pas toujours le chemin le plus facile en politique.
Cela dit, tous les trois ont de sérieux atouts pour l’emporter.
Troisième enseignement : je constate que les trois protagonistes ont été à chaque fois meilleurs quand leur discours n’était plus corseté, un peu plus libre de ton.
Par exemple, S. Royal a été notamment convaincante quand elle a fini par s’exprimer sur les 35h. DSK l’a été tout particulièrement quand il fut le seul à s’aventurer sur le sujet difficile du financement des retraites ou quand il a eu le courage de dire que, laisser filer la dette, revient à réduire les marges de manœuvres d’une politique publique, et donc, que ce devait être une priorité de la gauche s’en préoccuper.
Quatrième enseignement, une certaine frustration tout de même.
Nous avons toujours du mal à aborder collectivement et sereinement les sujets qui fâchent ou en tout cas les sujets les plus difficiles. Je veux parler, notamment, du financement des retraites et de l’augmentation des dépenses de santé.
La question du financement a tout de même été abordée au sujet de la dépendance, mais on est resté trop souvent sur les bonnes intentions.
Cinquième enseignement, il faut poursuivre et réussir la suite.
Le parcours d’obstacles n’est pas si important que cela. Nous sommes loin, bien loin, d’un processus de primaire à l’américaine.
Trois débats télévisés très encadrés et trois réunions régionales.
De ce point de vue-là, je souhaite que nous nous associions à notre 1er secrétaire fédéral parisien, Patrick BLOCHE, sur l’organisation de la réunion francilienne.
Patrick BLOCHE, que l’on ne peut pas soupçonner d’hostilité mal placée vis-à-vis de Ségolène Royal, nous a alerté sur le lieu retenu pour ce débat.
En concertation avec les autres premiers fédéraux, il avait réservé la grande salle du Zénith. Les instances nationales, un peu sous influence, lui ont demandé de lever cette option au profit de la petite salle de la Mutualité.
Ce processus est bien engagé, je ne voudrais pas qu’il se termine par une émeute parce que la plupart des adhérents ne pourront pas entrer dans une salle 10 fois trop petite, une salle que nous, Parisiens, avons déjà remplie à deux reprises uniquement pour des réunions d’accueil des nouveaux adhérents !
Je ne doute pas que la raison saura l’emporter, mais je me devais de vous alerter.
Mis à part ce faux-pas, nous sommes donc dans la bonne voie.
On constate que rien n’est écrit par avance et que les seuls qui écriront l’histoire, c’est nous tous !
Ah, toi ça t'a convaincu la démonstration de Ségolène sur les 35 heures? Si j'ai bien compris, dans les usines d'abattage porcin la productivité est passée de 100 à 150 bêtes par heure!!!! soit une augmentation de 50 % au passage aux 35 H.
La proximité, je veux bien qu'on m'explique: comment se fait-il qu'on ne voit autour d'elle que des hommes, de plus de quarante ans, forcément blancs, forcément bardés de diplômes, forcément bardés de mandats... l'a-t'on jamais vue avoir un groupe de travail avec des rmistes de la basse beauce? avec qui prépare-t'elle ses interventions?
Alors c'est vrai, Mermaz, Bianco, Mauroy, Cresson Frêche, ça sent le renouveau.
Quant à toutes les pratiques du trium vira de tête du parti, méthodes d'intimidation, verrouillage des listes, infos transmises tronquées quand elles sont transmises, censure sur les débats et les médias, procès en "hasbeenitude", en "arrogance", en misogynie (même moi j'y ai eu droit!!!), la différence visible par la génétique (et en tant que gonzesse je trouve ça insultant!) ... le seul truc nouveau c'est qu'on a ressuscité brejnev et ressuscité brejnev, qu'on lui a mis un jupon et que le Politburo s'est installée rue de Solférino!
Rédigé par : Mathilde | 20 octobre 2006 à 17:52
Je n'irai pas si loin que vous mais je crois qu'il ne faut pas non plus se priver d'un regard objectif sur les 35h et surtout, sur les conditions de leur mise en oeuvre. Mais je crois qu'il faut faire ça avec finesse pour ne pas donner des argupments à la droite et pour le coup, sur le sujet, prendre l'avis des personnes concernées, à tous les niveaux.
Je suis bien plus inquiète sur les "jurys populaires" et sur le mode de fonctionnement de la dame qui, selon le monde en date du 25/11, décide seule, sans concertation même avec ses collaborateurs, dans son coin. Pour quelqu'un qui veut décider dans la concertation, ça ne semble pas franchement de bon augurer; pour quelqu'un qui se veut proche de la réalité, ça semble plutôt conduire à l'irrationnalité !
Rédigé par : loulette | 24 octobre 2006 à 16:50