VU DU 13 - Le blog de Jérôme Coumet

Où va l'argent des PV ?

La Ville de Paris na pas des intérêts financiers majeurs à voir se multiplier les PV.

Elle ne récupère que 25 % du montant des PV. Une somme non négligeable d’environ 50 millions par an, mais qui en fait couvre à peine le fonctionnement des horodateurs. N’oublions pas que la Ville finance très fortement la Préfecture de Police et donc les salaires de nombre d’agents.

Ce qui est moins connu du grand public, c’est que les transports en commun sont les premières victimes de la chute des PV. En effet, le STIF (le Syndicat des Transports d’Ile-de-France) touche 50 % du montant récolté.

Le stationnement gratuit en août

Tout le mois d’août, la plupart des places de stationnement deviennent gratuites. La plupart, mais pas toutes : 123 000 sur les 145 000 places recensées sur la voie publique.

Les places qui restent payantes sont généralement les places situées sur les avenues commerçantes et aux abords des lieux touristiques. Il convient de vérifier la mention située sur l’horodateur.

Cependant, cela ne veut pas dire que vous pouvez laisser votre véhicule « en dépôt » tout le mois d’août. La réglementation ne change pas et vous ne pouvez théoriquement pas laisser votre véhicule plus de sept jours au même emplacement. Le risque de se faire verbaliser est faible, sauf si une intervention sur la voie publique est nécessaire. Dans ce dernier cas, vous risquez de vous faire enlever votre véhicule et de devoir acquitter amende et fourrière, stationnement gratuit ou pas…

Pour savoir si votre rue est payante ou non, vous pouvez contacter le 3675.

En vélo, les amendes sont les mêmes

À deux ou à quatre roues, les amendes sont les mêmes. Griller un feu « coûte » 135 euros (99 si l’amende est acquittée dans les sept jours). En revanche, contrairement à une idée reçue, le cycliste ne peut pas se faire retirer de points sur son permis. Pour la circulation sur le trottoir, la contravention est de 22 euros et 11 euros pour un éclairage défaillant la nuit ou une absence de sonnette.

Stationnement : les PV ont chuté de 40 % en cinq ans !

Ce chiffre est tellement scandaleux qu’il a fait le titre du Parisien. En 2000, 7 482 627 procès-verbaux ont été dressés pour infraction au stationnement. Ce chiffre n’a pas cessé de décroître pour descendre en 2005 à 4 455 004 ! Presque deux fois moins de PV.

Pas étonnant que ce soit la jungle à Paris ! Et nous approchons des élections présidentielles et chacun sait que l’amnistie espérée fait faire n’importe quoi aux automobilistes.

Et pourtant, la Ville de Paris finance très largement le budget de la Préfecture de Paris. La Ville paye, mais n’a pas son mot à dire sur le fonctionnement de la police ! Les délices du statut « très particulier » de la Capitale…

Ainsi, les ASP que les Parisiens ont vite dénommés « les Lustucru » en raison de leur casquette à damiers sont rémunérés par la Ville de Paris. Un budget de 69,78 millions d’euros pour 2006 tout de même ! Ces 800 agents sont pourtant uniquement dirigés par la Préfecture de Police. Qu’ils soient mobilisés pour des événements exceptionnels (manifestation, 14 juillet…) peut être compréhensible. Qu’ils aient pu être totalement absents pendant des mois et des mois des arrondissements « périphériques » pour être concentrés dans le centre de Paris est scandaleux.

Et tout est à l’avenant.

Répression du stationnement : les agents ne manquent pas

1311 agents sont affectés à la répression des infractions au stationnement payant et gênant et aux incivilités.
1041 ne s’occupent que du stationnement. Et les 270 autres sont normalement censés des « incivilités » (dépôts d’ordure sur voie publique, déjection canine non ramassée…), mais consacrent normalement un tiers de leur temps au stationnement.

Rien n’explique donc cette chute vertigineuse des PV en cinq ans.

D’autant que d’autres agents sont présents sur la voie publique.
800 hommes (damiers jaunes) sont ainsi affectés à la circulation et leur travail est organisés par le service dit DOPC (direction de l’ordre public et de la circulation) de la Préfecture de Police.

Ils peuvent être mobilisés pour des événements exceptionnels, mais ce qui est étrange est leur quasi-absence des arrondissements périphériques, où pourtant ils seraient bien utiles pour réguler la circulation au moment des travaux. Ils y ont même été totalement absents pendant de très longs mois, ce qui n’a pas manqué de soulever interrogations et protestations de plusieurs maires d’arrondissement.

Il y a enfin de véritables agents municipaux, mais en petit nombre : légalement, Paris ne peut pas créer de police municipale. Ces agents ont pour mission essentielle de surveiller tous les équipements municipaux (de la surveillance des mairies d’arrondissement aux rondes dans les jardins publics ou les écoles la nuit). A noter que la Municipalité a dû remplacer les jeunes gens et jeunes filles qui surveillaient la sortie des écoles puisque la Droite a trouvé très intelligent de supprimer les emplois jeunes.

Enfin, 86 inspecteurs de salubrité patrouillent en civil, ce qui leur permet de sanctionner plus facilement les maîtres de chiens indélicats ou les dépôts d’ordures sur la voie publique.

Il y a donc beaucoup d’agents affectés à la répression des infractions au stationnement et aux incivilités. Des agents dont les salaires sont généralement payés par la Ville de Paris, mais dont elle ne peut pas contrôler le travail… La chute vertigineuse du nombre de PV ne s’explique donc pas par les effectifs.

Boulevard Vincent-Auriol encore des travaux en perspective

Le boulevard Vincent-Auriol a subi beaucoup de travaux, mais en subira encore.

Cette nouvelle nous a fait assez peu sourire, même si nous reconnaissons être à l’origine d’une part des nuisances.

Ces travaux ont représenté d’importantes nuisances, mais les réactions des riverains sont très positives. Et les chiffres présentés par la RATP sur le fonctionnement de la ligne 27 sont très encourageants ! Cette idée de réserver l’une des voies descendantes à la circulation des bus dans les deux sens pouvait sembler incongrue. Mais cela a marché ! Les voitures circulent quasiment aussi bien en direction de la Seine, mieux en direction de la place d’Italie. Les bus circulent mieux. Et les cyclistes disposent d’une piste beaucoup moins risquée puisque la précédente était située sur le trottoir et cheminaient autour des arrêts de bus…

Les travaux qui suivent n’apporteront malheureusement pas de telles améliorations.

D’abord, il y a eu cet été la rénovation du viaduc de la ligne 6 du métro, entre place d’Italie et Chevaleret. Il s’agit de refaire l’étanchéité de ce vénérable ouvrage.Menés par la RATP tambour battant afin de ne pas interrompre le trafic au-delà des mois de juillet et d’août, ces travaux ont provoqué de gros soucis.

Soucis de circulation bien sûr, mais c’était malheureusement prévisible. Soucis pour le fonctionnement du marché. Plutôt que de fermer le marché pendant deux mois, nous avons préféré le transférer devant la Casino et sur la rue Jeanne d’Arc. Certes, les conditions de fonctionnement n’étaient pas extraordinaires, mais nous ne souhaitions que les riverains déjà privés du métro, ne disposent pas de lors marché tout l’été. Soucis cette fois-ci plus graves de nuisances sonores. Certes la RATP disposait d’une autorisation de la Préfecture de Police pour pouvoir intervenir sur des plages horaires étendues, mais les riverains directs ont eu à subir, notamment au cours du mois de juillet, des nuisances sonores importantes à des horaires trop matinaux ou tardifs. À la suite de nos protestations auprès de la direction de la RATP, des efforts ont apparemment été faits pour limier ces dérives.

Et maintenant, une autre difficulté nous tombe sur le dos. Cette fois-ci, il s’agit d’un ouvrage de la SNCF. Plus précisément, du pont situé au-dessus des voies ferrées, mais au-dessous du boulevard Vincent-Auriol et du viaduc du métro, à l’intersection avec les avenues de France et Pierre Mendès-France.

En ce lieu, il s’agit de reconstruire entièrement cet ouvrage. Et l’on s’en prend pour presque deux ans de travaux !

Pour mener à bien cette opération, la SNCF a dû réaménager les horaires des trains desservant la gare d’Austerlitz et l’utilisation des différentes voies. Quant à nous, 13e, nous allons subir d’importantes perturbations du trafic automobile, puisqu’il sera nécessaire de déplacer le trafic alternativement d’un côté du viaduc puis de l’autre.

Beaucoup d’embêtements pour des travaux sans doute nécessaires, mais qui n’apporteront aucune amélioration à notre cadre de vie.

Cet été les rues Ponscarme et Château des Rentiers font peaux neuves

L’aménagement de la rue du Château des Rentiers, entre la rue de Tolbiac et les boulevards des Maréchaux, n’était pas totalement achevé, dans l’attente de la livraison d’immeubles.

Cela sera chose faite cet été.

De la même façon, la rue Ponscarme qui accueille maintenant une maternité totalement rénovée avait également besoin d’un coup de neuf. Il faut dire qu’après les rénovations des rues Nationale et du Château des Rentiers, elle faisait un peu « tâche ».

Alerté par des riverains sur cette anomalie, j’ai convenu avec Serge Blisko qu’il fallait la corriger rapidement.

Les deux opérations ont été regroupées afin de limiter les nuisances.

Et ces opérations sont engagées entre les 10 juillet et le 9 août, au moment où la circulation est limitée.

En effet, cela a nécessité de fermer l’accès à la rue du château des Rentiers et de détourner les bus 83. N’oublions pas que cette rue accueille deux écoles et un jardin.

Avec l’aménagement de la placette au croisement Tolbiac – Château des Rentiers – Ponscarme, cela devrait faire un bel ensemble.

N’hésitez pas à me faire part de vos réactions !

La station Olympiades gardera son nom !

Sur les premiers plans indiquant la perspective d’ouverture de la station Olympiades de la ligne 14 était indiqué « Tolbiac-Nationale » car l’entrée de la station se fera à l’intersection de ces deux rues.

Bien entendu, il s’agissait d’un nom provisoire, car il existe déjà une station Tolbiac et une station Nationale. Un telle dénomination n’était donc pas envisageable.

Nous ayant interrogés sur le nom à donner à la future station, « Olympiades » s’est évidemment imposé puisque ce sera le principal quartier desservi, avec ses 10 000 à 12 000 habitants.

Tous les plans édités par la RATP, les panneaux d’annonce, la communication ont alors mentionné le nom « Olympiades ».

Jusqu’au jour d’une visite de chantier (à laquelle nous avions d’ailleurs invité quelques représentants du Conseil de Quartier) où les responsables de la RATP nous ont fait part de difficultés nouvelles : le Comité national olympique contestait le nom.

Nous avons alors été priés de faire de nouvelles propositions. Mais cette perspective ne nous semblait pas envisageable.

Les Olympiades s’appellent ainsi depuis la création de ce quartier. Chacune des tours porte le nom d’une ville olympique. Et le Comité national olympique demanderait des contreparties pour l’utilisation d’un nom déjà existant (le Comité national olympique a déposé le nom, pour le protéger, en 1984). N’était-ce pas une atteinte au bon sens ? Doit-on accepter que tout devienne un enjeu financier ou marchand ?

Nous avons dit « non » et pris l’initiative de lancer une pétition des habitants du quartier, à l’adresse du Ministre des sports.

Ce dernier fut étonnamment passif. Aucune réaction de sa part. Il faut dire que Monsieur LAMOUR, malgré son passé de grand épéiste, ne s’est pas distingué comme une « flèche » en tant que ministre.

En revanche, le Maire de Paris, Bertrand Delanoë, s’est emparé de ce dossier. Et il a joint directement la présidente de la RATP et le Président du Comité national olympique. Et a finalement décroché un feu vert pour que la station des « Olympiades » garde son nom. Une victoire symbolique.

Les travaux pharaoniques du RER C

Attention : opération Castor !

Ce nom est maintenant devenu familier aux usagers du RER C. et ce n’est malheureusement pas fini.

Cet été, le service a été interrompu du 17 juillet au 26 août, entre Austerlitz et Invalides pour laisser place à des bus de substitution.

Réseau Ferré de France a en effet engagé la rénovation du tunnel, construit à la fin du XIE siècle qui permet notamment de rejoindre la gare d’Orsay.

Cet ouvrage longe la Seine et des fissures ont été détectées. Il faut donc engager des travaux pharaoniques pour rénover ces 8 Km de tunnel.

Et RFF indique qu’il fallait choisir entre une interruption d’au moins dix-huit mois ou des interventions réalisées régulièrement. La deuxième solution a été retenue et les travaux lancés en 1995 ne s’achèveront… qu’en 2017.

Nous n’avons pas fini d’entendre parler d’opération Castor…

Rendre nos rues accessibles aux personnes handicapées

Après la mise en place du schéma directeur d’accessibilité, concerté avec les principales associations parisiennes, la Ville de Paris s’est lancée dans une politique très volontariste.

Y a-t-il des inconvénients à rendre les rues accessibles ?
Oui. Il ne faut pas avoir peur de le dire.
En premier lieu, ce schéma impose des règles nouvelles pour les aménagements des voies publiques. Il s’agit donc d’une contrainte nouvelle.
En second lieu, les adaptations peuvent poser des problèmes fonctionnels (les abaissements de trottoirs provoquent inévitablement des retenues d’eau et l’on se mouille plus les pieds par temps de pluie) et des désagréments esthétiques (les potelets hauts, à boule blanche pour les rendre visibles par les personnes malvoyantes, sont très moches) ou sonores (les feux sonores que les écoliers s’amusent à déclencher).

Qui est concerné ?
Bien entendu, ce schéma vise d’abord à rendre accessible l’espace public parisien aux personnes à moblité réduite (et notamment celles qui sont en fauteuil) et aux personnes malvoyantes ou non-voyantes.
Et pourtant, à cette question, j’aurais envie de répondre : « tout le monde ».
D’abord parce que chacun d’entre nous connaît des proches en situation de handicap, l’est lui-même ou l’a été (qui n’a jamais ou ne marchera jamais avec des béquilles ?) ou a vocation à vieillir…
Ensuite parce que dans notre vie quotidienne, ou à des moments particuliers, nous faisons usage de poussette, caddie et nous pouvons y trouver notre compte.

Comment procède-t-on ?
Tous les aménagements de voie doivent prendre en compte ce schéma d’orientation. Et comme Paris s’est lancé dans une politique très volontariste de rénovation de son patrimoine, beaucoup de voies ont été mises aux normes.
Ensuite, chaque année, des budgets importants sont débloqués pour pouvoir en quelques années rendre accessible l’ensemble des rues.
Ainsi, pour 2006, sont financés :
- 23 abaissements de trottoirs,
- la pose de 120 bandes podotactiles (bandes de détection pour les personnes non-voyantes),
- le remplacement de 120 bornes basses dangereuses par des potelets,
- l’installation de 53 feux sonores.

Et ces budgets ne recouvrent pas les autres aménagements, encours (place d’Italie, carrefour Ivry-Choisy-Tolbiac ou réalisation pour le bus 21 pour ne parler que de deux les trois les plus importants).