Après la mise en place du schéma directeur d’accessibilité, concerté avec les principales associations parisiennes, la Ville de Paris s’est lancée dans une politique très volontariste.
Y a-t-il des inconvénients à rendre les rues accessibles ?
Oui. Il ne faut pas avoir peur de le dire.
En premier lieu, ce schéma impose des règles nouvelles pour les aménagements des voies publiques. Il s’agit donc d’une contrainte nouvelle.
En second lieu, les adaptations peuvent poser des problèmes fonctionnels (les abaissements de trottoirs provoquent inévitablement des retenues d’eau et l’on se mouille plus les pieds par temps de pluie) et des désagréments esthétiques (les potelets hauts, à boule blanche pour les rendre visibles par les personnes malvoyantes, sont très moches) ou sonores (les feux sonores que les écoliers s’amusent à déclencher).
Qui est concerné ?
Bien entendu, ce schéma vise d’abord à rendre accessible l’espace public parisien aux personnes à moblité réduite (et notamment celles qui sont en fauteuil) et aux personnes malvoyantes ou non-voyantes.
Et pourtant, à cette question, j’aurais envie de répondre : « tout le monde ».
D’abord parce que chacun d’entre nous connaît des proches en situation de handicap, l’est lui-même ou l’a été (qui n’a jamais ou ne marchera jamais avec des béquilles ?) ou a vocation à vieillir…
Ensuite parce que dans notre vie quotidienne, ou à des moments particuliers, nous faisons usage de poussette, caddie et nous pouvons y trouver notre compte.
Comment procède-t-on ?
Tous les aménagements de voie doivent prendre en compte ce schéma d’orientation. Et comme Paris s’est lancé dans une politique très volontariste de rénovation de son patrimoine, beaucoup de voies ont été mises aux normes.
Ensuite, chaque année, des budgets importants sont débloqués pour pouvoir en quelques années rendre accessible l’ensemble des rues.
Ainsi, pour 2006, sont financés :
- 23 abaissements de trottoirs,
- la pose de 120 bandes podotactiles (bandes de détection pour les personnes non-voyantes),
- le remplacement de 120 bornes basses dangereuses par des potelets,
- l’installation de 53 feux sonores.
Et ces budgets ne recouvrent pas les autres aménagements, encours (place d’Italie, carrefour Ivry-Choisy-Tolbiac ou réalisation pour le bus 21 pour ne parler que de deux les trois les plus importants).
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