A juste titre, la polémique enfle au
sujet du projet de loi, présenté aujourd’hui, sur les conditions
d’immigration.
Outre la manœuvre bien connue
maintenant : comme les conditions économiques s’assombrissent, comme seuls les
très très riches ont l’impression que les promesses sont tenues, comme la grogne
monte sur le pouvoir d’achat, M. Sarkozy et son Gouvernement cherche à détourner
le regard.
Rien de tel alors qu’une bonne loi
sur l’immigration. Et taper sur les immigrés, c’est malheureusement populaire.
Et en la matière, l’UMP sait être
créative. Ce projet de loi durcit encore et encore les possibilités de rejoindre
légalement notre territoire. Il vise à réduire les conditions de regroupement
familial. C'est-à-dire permettre ce qui correspond à un droit reconnu par les
grandes démocraties : un immigré qui vit dans la légalité doit avoir le droit de
vivre avec sa famille.
Mais ce n’était pas encore assez
pour les députés UMP. Un amendement a donc demandé à ce que les candidats au
regroupement familial fournissent – à leurs frais bien sûr – un test ADN.
Ne parlons même pas de l’absurdité
de cette demande : essayez de faire réaliser un test ADN en Afrique, où les
laboratoires susceptibles de l’effectuer n’existent souvent pas…
Mais réfléchissons aux
conséquences : cette proposition, contraire d’ailleurs à la loi bioéthique, nous
engagerait dans une pente excessivement dangereuse.
On ne peut pas,
par accès de démagogie, mettre à bas sans réflexion toutes les libertés
publiques.
Et pour celles et ceux qui doutent
encore, imaginez la prolongation de cette mesure : accepteriez-vous au moment du
renouvellement de votre carte d’identité que l'on vous impose un test d’ADN,
pour prouver que vos parents sont bien vos parents. Et que se passerait-il pour
ceux qui découvriraient à cette occasion un doute sur leur
paternité ?
Alors, mobilisons nous contre cette mesure : Touche pas à mon ADN !
PS : Je vous incite à lire Libération ce jour dont la une porte sur ce sujet.
Commentaires