Disons le tout de suite, l’aménagement du boulevard Saint-Marcel n’est pas la plus grande réussite de la Municipalité. Et en tant qu’élu, j’entends régulièrement parler de ce boulevard situé en limite du 13e arrondissement (les numéros pairs ont leur adresse dans le 5e).
La ligne de bus 91 est l’une des plus fréquentées d’Ile-de-France. Pas étonnant puisqu’elle relie trois gares. Elle a d’ailleurs la particularité, tout en étant uniquement située au cœur de Paris, de transporter moins de Parisiens que de banlieusard ou de voyageurs en transit.
Il était donc légitime de l’aménager.
La plupart des boulevards empruntés n’étant pas suffisamment larges pour aménager un couloir de bus « aux normes » (c’est-à-dire avec la largeur imposée par la Préfecture de Police), ont été conçus des aménagements prévoyant « des couloirs de bus bidirectionnels », c’est-à-dire regroupant la circulation des bus dans les deux sens.
Et un couloir « bidirectionnel » prend beaucoup moins de place que deux couloirs situés de chaque côté de la voie.
Cet aménagement ayant été validé par tous les financeurs (Syndicat des Transports d’Ile-de-France, Conseil régional et Ville de Paris), les ingénieurs de la RATP et de la voirie et enfin la Préfecture de Police.
Lors des travaux, les principales critiques sont, bien entendu, venues du boulevard Montparnasse, cette voie accueillant des adresses de « personnalités » en nombre conséquent.
Pourtant, les aménagements fonctionnent très correctement boulevard Montparnasse, tout comme sur le boulevard de l’Hôpital voire le boulevard Port-Royal. En revanche, à Saint-Marcel (et par voie de conséquence sur les Gobelins), les aménagements n’ont pas été réussis.
Non pas que les bus 91 ne circulent pas mieux. Les chiffres livrés par la RATP sur l’ensemble de la ligne sont très encourageants – et même particulièrement bons par rapport à d’autres aménagements : + 30 % en vitesse moyenne et +50 % en régularité (chiffres RATP).
Mais à quel prix pour la circulation automobile, voire pour les piétons qui ont des difficultés à traverser !
Et quand on fait une conn. . . . , il faut la reconnaître.
C’est ce que nous avons fait publiquement avec Serge Blisko. Et Bertrand Delanoë s’est lui aussi exprimé dans les médias avec beaucoup d’humilité et de franchise.
Le Maire de Paris voulait que des corrections soient rapidement mises en œuvre.
À la Mairie de 13e, nous avons cependant assumé de retarder un peu les interventions afin qu’un œil extérieur puisse faire des préconisations.
Cela a conduit à engager une série de modifications au mois d’août.
Elles visent à améliorer les traversées piétonnes et à fluidifier le trafic automobile (mais aussi à aider les automobilistes à mieux se repérer).
Les mesures les plus lourdes consistent à supprimer des feux « à trois phases » afin de mieux les coordonner, mais aussi à enlever le séparateur (couloir de bus) au bas de l’avenue de Gobelins afin de faciliter le passage du carrefour.
Pour faciliter la compréhension des aménagements par les automobilistes, sont ajoutés des damiers et des panneaux de sens interdit. D’autres panneaux trop confus sont en revanche supprimés.
Enfin, pour les piétons, sont crées des traversées d’un seul tenant partout où cela est possible et des caissons piétons (les « bonhommes verts ou rouges » lumineux) sont ajoutés. Et les trottoirs seront dégagés des éléments encombrants (poubelles, poteaux, petites jardinières mal placés).
Ces corrections sont réalisées au mois d’août.
Elles sont limitées, mais devraient sensiblement améliorer la situation initiale.
Avec Serge Blisko, nous resterons vigilants !
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