L'euthanasie - est-ce d'ailleurs le mot idoine ? - est sans doute très difficile à traiter par des textes législatifs.
En effet, chaque situation est spécifique et, en ce domaine particulier où l'on touche à la vie, on ne peut avancer à la légère.
Pour autant, l'affaire en cours autour du Dr Bonnemaison montre clairement une seule chose : rien n'a été résolu par les derniers votes du Parlement. Et la question de l'aide active à une fin de vie digne se pose et se posera de plus en plus, car c'est le pendant logique des progrès de la médecine.
Oui, l'espérance de vie augmente, la médecine peut allonger la fin de l'existence, c'est une chance, mais aussi une difficulté. " Laisser partir ", "éviter les souffrances inutiles ",
" donner une réponse à ceux qui veulent mourir dignement " deviennent des interrogations plus prégnantes. Et il est évidemment hypocrite de ne pas les poser.
Certes, des progrès ont été réalisés, avec notamment la mise en place d'unités de soins palliatifs qui permettent d'éviter des souffrances inutiles. Mais il n'est pas admissible de laisser les médecins et les familles face à un dilemme insoluble : transgresser la loi ou ne pas répondre à un malade qui souhaite partir. Ce vide juridique oblige aussi à taire la vérité, au risque de se trouver traduit immédiatement devant un tribunal et, pire, de laisser la place à plus de dérives, faute d'un cadre légal adapté.
J'ai accueilli il y a quelques mois, dans le 13e, une grande réunion de l'Association " Mourir dans la Dignité ". Je ne partage pas forcément tous les points de vue exprimés par ses adhérents, mais ils ont le mérite d'ouvrir un débat que peu de représentants politiques osent assumer. D'autres pays ont eu le courage d'avancer. C'est maintenant à la France de s'en saisir.
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