Il est maintenant nécessaire de faire évoluer le statut de Paris
Chers collègues,
Il s’agit du dernier budget qui sera entièrement réalisé d’ici aux prochaines échéances municipales.
Il s’agit aussi du dernier budget d’ici aux échéances nationales.
Ce débat est donc doublement l’occasion de faire point :
Faire le point sur ce qui a été réalisé
Mais aussi ouvrir des perspectives.
Et j’entends par perspectives, les évolutions institutionnelles sur lesquelles nous souhaitons ouvrir le débat.
Reprenons-en les termes :
Lors des deux mandatures, celle qui s’achève et la précédente, la participation de l’Etat au budget de la Préfecture de Police aura augmenté dans exactement les mêmes proportions.
En revanche, la participation de la Ville n’a pas évolué du tout de la même façon :
De 1996 à 2000, la participation de la Ville de Paris au budget de la Préfecture de Police a augmenté de 4,3 %
De 2001 à 2007, la participation de la Ville de Paris aura augmenté de 34,4 %.
A évolution constante de la part de l’Etat, + 4 % dans la mandature Tiberi, et + 34 % dans la mandature de Bertrand Delanoë.
Est inscrite au budget de notre collectivité une somme de plus de 258 Millions d’euros.
258 Millions d’euros, ce n’est pas rien !
Cet engagement, et son évolution, nous ne le regrettons en rien.
C’était nécessaire pour moderniser la Brigade des Sapeurs Pompiers dont nous ne saluerons jamais assez l’engagement exemplaire.
Et en tant qu’élu du 13e, j’ai pu le constater dans des événements tragiques : l’incendie dramatique de Vincent-Auriol, l’effondrement de l’école Auguste Perret, des incendies dans des tours qui ont exigé des évacuations, et y compris dernièrement dans une piscine. J’ai pu le constater aussi – et c’est peut-être le plus impressionnant – en accompagnant une équipe une nuit entière. C’est leur travail quotidien que je veux d’abord saluer.
La contribution de la Ville est également nécessaire au bon fonctionnement de la police à Paris. Elle permet notamment de financer 2.100 postes d’agents de surveillance.
M. Goujon en a fait beaucoup, comme d’habitude, pour souligner des bons résultats, et il y en a, mais surtout pour les ramener au seul mérite du Ministre de l’Intérieur.
Je préfère, pour ma part, saluer l’engagement des policiers !
Il n’empêche que nous n’arrivons pas à surmonter un certain nombre de difficultés.
Est-ce normal de voir se multiplier les deux roues sur les trottoirs ?
Est-ce normal de voir de plus en plus d’individus se soulager sur la voie publique ? Quant aux crachats que l’on avait réussi à éradiquer au siècle dernier, ils sont devenus normaux.
Est-ce normal de ne pas pouvoir obtenir la quiétude dans certains quartiers ?
Est-ce normal de voir se multiplier des vendeurs à la sauvette, y compris de produits alimentaires, hors de toutes règles d’hygiène ?
Est-ce normal de voir une grande partie des efforts entrepris pour rendre nos rues accessibles aux personnes handicapées, anéanties par des stationnements sauvages sur les trottoirs ?
A toutes ces questions, M. le Préfet, je ne doute pas que vous répondrez NON.
Pour autant, on demande toujours plus aux policiers dont j’entends bien qu’il ne s’agit pas là des missions premières.
On demande toujours plus aux policiers, comme on demande toujours plus aux enseignants, et nous pouvons conjointement reconnaître que ces questions ont plus trait au mieux vivre ensemble, aux incivilités, qu’à la sécurité publique.
De la même façon, il est difficilement compréhensible que notre ville batte des records de présence de potelets sur les trottoirs, car un trottoir non protégé à Paris, c’est souvent un trottoir encombré de véhicules en mauvais stationnement.
Il est difficilement compréhensible que l’organisation des taxis à Paris dépende de votre seule autorité, M. le Préfet.
Il est difficilement compréhensible que la règle des couloirs de bus aux dimensions les plus larges ne souffre d’aucune exception.
Il est difficilement compréhensible que les mairies d’arrondissement ne soient jamais associées à l’organisation de la verbalisation.
Il est difficilement compréhensible que l’information en matière d’accidents de la circulation ne parvienne toujours pas aux élus locaux.
Certes, Paris est la Capitale. Mais il est légitime de se demander si Paris doit toujours déroger à ce point au droit commun.
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