Le 18 octobre au matin, le Préfet a donné l’ordre d’évacuer par la force l’ancien cinéma Le Barbizon, situé au 141 de la rue de Tolbiac, qui était occupé depuis plusieurs mois par un collectif associatif.
Cette expulsion a été engagée contre l’avis du Maire de Paris, de la Mairie du 13e et même du Conseil de Paris qui en avait délibéré la veille !
Le fond du dossier mérite aussi que l’on s’y attarde. Le cinéma Barbizon est laissé à l’abandon depuis plusieurs années par un propriétaire fantôme. Ce dernier a, en effet, délaissé le bâtiment, volontairement, sans préciser à aucun moment quel était son projet. Alerté par l’occupation d’un collectif d’associations et de riverains militant pour le maintien d’activités culturelles à cet endroit, il a alors engagé une procédure en justice pour parvenir, dans son droit, à faire évacuer ce lieu lui appartenant. C’est maintenant chose faite. Dès lors, les intentions du propriétaire ne se sont pas précisées et l’on peut craindre un nouvel abandon du bâtiment.
De mon point de vue, il est regrettable que ce lieu, abandonné depuis 20 ans, ne puisse revivre, surtout qu’il existe un projet culturel développé par l’association des Amis de Tolbiac depuis environ trois ans dont, la priorité, est de permettre le maintient d’un équipement culturel à cet endroit.
Notre souci est identique : notre arrondissement manque de lieu de culture et il serait vraiment souhaitable que le propriétaire du Barbizon puisse se mettre en contact avec le collectif et la mairie pour nous faire part de ses intentions et envisager, avec l’ensemble des acteurs, les possibilités de maintenir une activité culturelle dans ce lieu.
J’ai donc participé à la manifestation de soutien aux artistes occupants, où nous nous sommes retrouvés nez à nez avec… la police. Etait-il vraiment nécessaire d’envoyer les forces de l’ordre pour boucler cette partie de la rue de Tolbiac alors que seuls quelques riverains avaient prévu de se réunir pacifiquement pour protester contre la fermeture du cinéma ? Ils souhaitaient simplement décorer, une nouvelle fois, la façade, maintenant tristement murée, du Barbizon… Cette dernière initiative de la Préfecture de Police me semble – ce n'est rien de le dire – inappropriée.
Commentaires