Décidément, l'UMP parisienne a la scoumoune : même quand elle copie ce qui a marché au PS, elle se plante !
Bien décidée à «emprunter» la méthode des primaires qui avait mobilisé au-delà de tous les pronostics pour la Présidentielle, la fédération UMP avait pensé avoir trouvé le sésame pour faire oublier ses divisions et sa ringardise. Après tout, «Paris vaut bien une messe» ou au moins de croire aux primaires après les avoir tant critiquées.
Ainsi, l'UMP avait fièrement affiché devant les journalistes sa certitude de mobiliser en masse les Parisiens.
Las ! Le désastre s'annonce : faute de candidats captivants - surtout depuis le retrait de Mme Dati - et d'un véritable débat sur le programme - les candidats, NKM en tête, préfèrent parler de politique nationale que de programme pour la Capitale - les Parisiens boudent ce scrutin.
Les chiffres sont éloquents, catastrophiques : depuis le 22 avril, à peine plus de 4.000 personnes se sont inscrites pour participer au scrutin sur internet. Ce chiffre est à rapporter aux 28.243 adhérents revendiqués par la fédération de Paris de l'UMP. C'est à croire que l'UMP ne va même pas arriver à mobiliser ses propres adhérents pour voter !
Malgré les 200.000 tracts édités et les milliers de mail envoyés, l'objectif minimum des 50.000 votants nécessaires pour équilibrer financièrement l'opération semble déjà hors de portée.
Et les élus UMP de se lamenter. «On sent une réelle indifférence sur le terrain» euphémise David Alphand (conseiller du XVIe) dans Le Monde. «On court au bide» pronostique un autre élu parisien, tandis qu'un troisième pari sur un «flop garanti». (1)
Déjà, certains parmi eux susurrent deux solutions possibles : soit gonfler discrètement les chiffres de participation pour éviter le ridicule, soit abandonner purement et simplement la primaire après l'avoir lancée en fanfare.
Cependant, la première voie est jugée très dangereuse car se faire prendre signifierait risquer de rappeler l'épisode lamentable du scrutin trafiqué Fillon / Coppé, voire le système des faux électeurs pour lequel M. Tiberi a été condamné. Quant à la seconde, elle serait bien piteuse. Et certains des candidats crient déjà au vol...
Il ne reste donc plus qu'à attendre les résultats, le 3 juin.
Pauvre Kosciusko-Morizet qui se voyait déjà succéder à Bertrand Delanoë, forte de l'élan de la primaire. Elle devra trouver une autre martingale... ou se creuser la tête pour présenter un vrai programme pour Paris.
(1) Le Monde daté du 7 mai 2013
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