M. Sarkozy, président de l’ordre et de la sécurité. C’était
le message premier des dernières élections présidentielles.
Cette antienne avait un double objectif : coller dans
le dos aux socialistes le qualificatif de laxistes et récupérer l’électorat du
Front National.
Objectivement, cette opération électoraliste a bien
fonctionné.
Et que constate on aujourd’hui ? Les petits commerçants
enfin apaisés derrière leur tiroir-caisse ? La quiétude retrouvée des
quartiers populaires ? La tranquillité à la sortie des collèges ?
C’était les promesses avancées. Ce n’était que des promesses…
Aujourd’hui, la situation est très tendue, même dans un
arrondissement comme le 13e que nous avions réussi à préserver. La
police est finalement également victime des restrictions budgétaires.
L’entêtement à poursuivre dans des impasses a produit ses ravages prévisibles.
A ce titre, la remise en cause de la police de proximité, uniquement parce que
des socialistes l’avaient mise en place – c’était donc forcément mauvais !
– a conduit au pire. Heureusement, la Capitale a été un peu préservée de cette
réforme, mais les effectifs ont bien été réduits. Les lois pénales, toujours
plus dures, ont démontré leur inefficacité. La désaffection des programmes de
prévention et les désengagements budgétaires pour les actions « politique
de la Ville » produisent leurs premiers effets délétères.
Dans le 13e, la situation n’a pas encore
basculée, mais l’élu que je suis tire la sonnette d’alarme. Les affrontements
entre bandes se multiplient. Je l’ai encore constaté samedi soir rue Albert,
une rue qui accueille pourtant un immeuble important de la Préfecture de
police, certes spécialisé dans la circulation. Des séries de braquages sont
également inquiétantes.
Alors nous essayons tous de réagir et nous essayons de
coordonner les actions entre les représentants de la justice, de la police, des
bailleurs sociaux… Il n’empêche, la police comme la justice sont deux services
publics qui ont besoin de moyens pour fonctionner correctement. Et comme tous
les services publics, c’est l’impôt qui leur donne les moyens de se financer.
Oui, les socialistes assument de défendre l’impôt, garant du financement
des services publics et de la solidarité. Non, les socialistes ne sont pas des
laxistes et ils considèrent que la sécurité est la première des libertés, n’en
déplaise à M. Sarkozy.
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