vous pouvez retrouvez ci-dessous mon intervention lors de l'AG de présentation des Motions de la Section 13ème Ouest.
Chers camarades, chers amis,
En préambule, je souhaite faire hors
intervention un petit point d’ordre qui n’a pas été fait et qui me semble
utile :
Un congrès, c’est un moment de débat
et de confrontation d’idées.
Pour que la parole soit libérée, il
convient de se respecter.
Cela a une conséquence
évidente : il faut que chacun se tienne et même se retienne.
J’ai moi-même donné des consignes
très claires à mes propres amis et je fais la même suggestion à chacune et
chacun d’entre vous : évitons toute manifestation désagréable envers un
camarade qui s’exprime, on ne s’en portera que mieux
Ce point étant d’ordre passé, à vos
chronomètres, messieurs.
Mes chers amis,
Dans cette période troublée, bien
sombre sur le plan économique, mais période troublée aussi au sein de notre
Parti socialiste, revenons aux idées simples et claires.
Et je vais vous proposer un
raisonnement simple et clair en 3 « R », la responsabilité, le
rassemblement et le respect des militants.
D’abord, et disons le très nettement,
le PS n’est pas mort, comme on l’entend trop souvent.
Oui, le spectacle que nous avons
donné de nous-mêmes à la rentrée n’était pas joli-joli.
Oui, j’ai été profondément irrité,
j’image comme vous tous, par les déclarations égocentriques et l’image
cacophonique de nos dirigeants.
Mais non, le PS n’est pas mort, n’en
déplaise à M. Besancenot qui nous tape dessus plus fort que la Droite, ou
encore à M. Jean-François Kahn qui rêve de nous dissoudre – il en a fait tout
un livre – et tout cela pour mieux absoudre sa propre reconversion dans la
politique.
Le PS n’est pas mort, ni même moribond,
car même avec notre intelligence collective et notre mobilisation exemplaire,
nous n’aurions pas réalisé près de 70 % dans le 13e il y a quelques
mois !
Et le PS ne dirigerait pas la grande
majorité des collectivités locales, n’aurait pas gagné toutes les élections
intermédiaires.
En contrepartie de ce rôle
particulier que nous ont donné les Français, nous nous devons d’être évidemment
les premiers opposants à M. Sarkozy qui
a fait toute la preuve de son incompétence.
Plus que jamais nous devons dénoncer
son admiration pour Georges Bush, la copie de sa politique économique, son
fameux paquet fiscal, son attirance pour les retraites par capitalisation, sa
volonté que tous les Français deviennent propriétaires au détriment du logement
social – on a vu ce que cela a donné aux Etats-Unis - et la mise au pas de
toutes les institutions et notamment des médias et de la justice.
Mais, dans la période, nous avons une
responsabilité, plus importante encore.
La crise financière, précédée par une
première vague de crise économique au passage, fait converger les yeux vers
nous.
Et cette situation va aller en
s’accentuant avec la récession qui va s’installer, la stagnation qui va suivre
et les catastrophiques conséquences sociales que cela va provoquer – et que
cela provoque déjà, le maire que je suis peut en témoigner, beaucoup
d’indicateurs de terrain sont très inquiétants.
Les yeux convergent vers nous, car
l’Histoire donne raison aux sociaux-démocrates.
Ce qui était âprement combattu par
les néo-libéraux, est en passe de devenir une évidence :
Oui, il faut stopper net les dérives
de l’argent fou, les inégalités sociales que cela génère, les écarts de
salaires qui ont explosés : sans même parler des iniques parachutes dorés,
on est passé de 1 à 20 à 1 à 500 ou 700 de différence de salaire entre un
employé et un grand patron. Rien ne justifie cela.
Et, plus encore, oui, il faut plus
que jamais réguler l’économie financière et l’économie tout court.
Enfin, tout arrive, tout le monde
appelle à un nouveau Breton Woods alors même que bien des indicateurs
prouvaient que l’économie du monde marchait sur la tête depuis quelques années.
Oui aussi, l’Etat doit jouer
pleinement son rôle et pas simplement pour organiser les pompiers, pour combler
les trous à coups de milliards, pour socialiser les pertes auprès avoir
privatisés les profits.
Et là aussi, les regards se tournent
vers nous, et nous obligent aussi à être un peu meilleur.
Sur l’Europe enfin, les regards
convergent aussi vers nous.
Parce que nous sommes par essence
internationalistes,
parce que François Mitterrand a
largement contribué à lancer la construction de l’Europe.
- Et la situation actuelle balaye nos
petites querelles -
Exiger la construction d’une Europe
politique et d’une gouvernance économique deviennent deux évidences qui me
semblent pouvoir rassembler tous les socialistes.
Bref, sans même évoquer la
dégradation de la situation sociale, déjà profonde, redéfinir le rôle de
l’Etat, proposer une régulation internationale, inventer et fonder cette Europe
politique et sociale, voilà une situation qui nous met plus que jamais en
responsabilité.
Et si nous ne sommes pas à ce
rendez-vous, là le Partis socialiste va souffrir et sera mangé à ses deux bouts
par la démagogie de l’extrême-gauche d’un côté et l’opportunisme de François
Bayrou de l’autre.
Cette responsabilité appelle bien
naturellement au rassemblement des socialistes.
Nous avons surmonté un premier
écueil, celui de réduire ce Congrès à des ambitions présidentielles, ambitions
sans doute légitimes, sauf que tout simplement ce n’était pas le moment.
Et je salue de ce point de vue les
candidats et candidates, déclarés ou non, d’en avoir convenu.
Mais nous sommes encore loin de ce
rassemblement. 6 motions, c’est
beaucoup, presque autant qu’au triste Congrès de Rennes.
Moi, je considère des choses simples.
Pour se rassembler, il faut mettre un
peu d’ordre dans la maison socialiste.
Lui donner clairement une majorité et
un Premier secrétaire.
Et je considère tout simplement que
les orientations politiques proposées par la motion A correspond à ce
rassemblement possible et que la démarche entreprise par Bertrand Delanoë nous
donne cette occasion à saisir.
Oui, je le pense, ce rassemblement
peut et doit s’opérer.
Et l’objectif premier est de remettre
ce Parti socialiste au travail, redonner toute sa place aux débats d’idées,
pour montrer aux Français, malgré les petits débauchages opérés par M. Sarkozy
que la Gauche et la Droite, ce n’est pas la même chose.
C’est par nos propositions que nous
pourrons gagner et non pas en pensant que Besancenot ou Bayrou qui veulent l’un
et l’autre notre perte nous aideront d’une quelconque façon à reprendre
l’ascendant sur l’UMP.
Ce sera d’abord tout cela le respect
des militants.
Car quand on adhère au Parti
socialiste, ce n’est pas uniquement pour les sorties dominicales sur les
marchés en distribuant des tracts, mais c’est d’abord pour trouver ensemble des
propositions à faire aux Français, et donc retrouver ce goût de débattre, d’imaginer
et de proposer.
Et si nous y parvenons, vous verrez,
chers camarades, que cela sera intéressant pour nous tous :
Comment réformer l’Etat providence
pour mieux réduire les inégalités à la racine ?
Comment redéfinir une politique
économique pour se donner les moyens de conduire des réformes sociales ? –
Parlons enfin d’économie !
Comment rendre la puissance publique
efficace avec des ressources réduites ? Pourquoi et comment est-il
possible de concilier politique environnementale et attentes sociales ?
Ce qui sera intéressant à débattre
entre nous, socialistes, sera utile demain pour reconquérir les suffrages de
nos concitoyens.
Et pour commencer, je vous invite à
participer à une réunion de la motion A, organisée par Emmanuel Borde pour
comprendre et réagir à la crise financière. Ce sera le jeudi 23 octobre, au
FIAP, avec Jérôme Cahuzac, député et Jean-Pierre Bon, militant de la section et
directeur général adjoint du Crédit du Nord. Cela dépasse nos enjeux de congrès
et j’invite tous les militants que cela intéresse à y participer.
Enfin, le respect des militants, ce
sera aussi entendre leurs exigences.
Entendre qu’ils souhaitent la
rénovation du Parti socialiste, le renouvellement et le rajeunissement de ses
équipes.
Rénovation, renouvellement,
rajeunissement, voilà 3 exigences des militants qui n’ont jamais été aussi
partagées dans tous les discours et aussi peu mises en pratique quand il s’agit
de passer à l’acte. Au passage, nous avons montré que cela était possible dans
le 13e et Paris.
Voilà mes chers camarades, un esprit
de responsabilité, une invitation au rassemblement, le respect des militants
dans le cadre d’une majorité de travail, ces 3 principes m’animent et m’ont
amené à soutenir et à vous demander de soutenir la motion A conduite par Bertrand
Delanoë.
Notre campagne actuelle contre la
privatisation de la Poste est sympathique.
Pour ma part, j’aurais préféré, pour
ne prendre qu’un seul exemple, que cette campagne, utile, soit précédée sur le
rôle que l’Etat doit jouer sur l’enjeu énergétique quand il s’est agi de
diviser et de dissoudre EDF-GDF.
Croyez-vous une seule seconde que la
France serait aussi bien équipée en barrages et y compris en centrales
nucléaires, sans la puissance publique ? Croyez-vous que le prix de
l’électricité serait régulé en France sans ces investissements ? Et ne
croyez-vous pas que le même besoin existe aujourd’hui pour développer les
énergies renouvelables et aussi pour protéger les Français contre les
augmentations du gaz et de l’électricité ?
Voilà, par exemple, l’un des sujets où le Parti socialiste
doit retrouver de la voix.
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