Et
oui, le pays champion de la libre entreprise se lance dans des nationalisations
gigantesques. Paradoxe supplémentaire, c'est l'administration Bush qui se
trouve contrainte d'engager cette opération. "Mais jusqu'où
s'arrêtera-t-il" disait Coluche.
De
domino en domino, la crise des subprimes n'en finit pas de provoquer des conséquences
de plus en plus lourdes. "Tsunami économique" disent les uns,
"11 septembre des crédits" disent les autres. La deuxième image semble
plus appropriée puisque "les deux tours jumelles" du crédit
immobilier américain viennent de s'effondrer : Freddie Mac et Fannie Mae.
Du
coup, ces deux colosses aux pieds d'argile sont purement et simplement rachetés
par l'État. Le mot est tabou au pays du libéralisme mais, il s'agit bien de
deux nationalisations géantes.
Quelques
remarques au passage. D'abord, notons les salaires mirobolants des deux PDG
dont les émoluments atteignaient 70 millions de dollars (je ne me lasserai pas de
dénoncer ces salaires trop élevés et indécents, surtout quand l'échec est à la
clé). Ensuite, Il est de notoriété publique que ces deux entreprises finançaient
les campagnes électorales des Républicains mais aussi des Démocrates. Cela n'a
pas aidé à motiver les politiques à contrôler ces deux entreprises qui
bénéficiaient des garanties de l'État... Et, plus grave, dans cette affaire,
les profits ont été distribués quand tout allait bien, mais les pertes ont été
fiscalisées : mieux vaut être actionnaire que contribuable !
Mais plus encore, je souhaite en profiter pour souligner le rôle de l'État. L'État peut et doit intervenir dans l'économie pour y jouer un rôle de régulateur, voire de moteur en certains domaines. Bien entendu, Il se doit de le faire quand il y a "le feu au lac", mais aussi, dans les domaines jugés comme fondamentaux. Et l'État doit être un acteur actif. Il se doit ainsi de se désengager de tel secteur pour se donner les moyens de s'engager dans tel autre. Et, à ce propos, je juge que le désengagement d'EDF, décidé par Nicolas Sarkozy, est une terrible erreur. S’il est un domaine majeur dans lequel la puissance publique se doit d'être présente dans les années qui viennent, c'est bien l'énergie ! Lui, ce Président hypnotisé par les États-unis, devrait regarder ce qu'ils font au lieu d'écouter ce qu'ils disent...
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