J'apprends le décès d'Alain Jacquet, un peintre que j'admire beaucoup. Une Marianne revisitée par son talent est d'ailleurs accrochée dans mon bureau, à la Mairie. Entre Pop art, Nouveaux Réalistes et Figuration narrative, Alain Jacquet a, tout simplement, marqué son temps. Ce fut sans doute l'un des premiers à travailler sur l'image photographique, étirant, greffant, agrandissant, striant et surtout en utilisant les pixels. Personnellement, j'aime beaucoup les détournements de tableaux illustres comme La Source d'Ingres ou Le Déjeuner sur l'herbe de Manet. Mais j’aime plus encore ses oeuvres avec des modèles ou ses amis, à la fois décomposés et identifiables, reflet d’une atmosphère très particulière, un travail qu'il qualifiait de "Mec art". Il n'a jamais eu la reconnaissance pleine et entière des milieux de l'art dont bénéficièrent Warhol, Lichtenstein ou Martial Raysse. Son oeuvre soutient pourtant la comparaison. Je ne sais pas si je souhaite que cet oubli soit réparé maintenant qu'il s'est éteint. Son enterrement aura lieu le 11 septembre à 11h au cimetière du Montparnasse. Alain est mort à New-York et je n’ai aucun doute sur le fait que sa famille ait ainsi permis au grand peintre d’esquisser ce dernier pied de nez.
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