Conformément à la loi, Paris a adopté son Plan de Déplacement, le fameux « PDP » qui a donné lieu à des très nombreux débats préalables, et évidemment des polémiques avec l’opposition municipale, puisque bon nombre de ses représentants restent dans la logique absurde du « tout voiture ».
Le document qui vient d’être adopté par le Conseil de Paris aborde de nombreuses questions : la place qui doit être réservée aux différents modes de transport, bien sûr ; plus fondamental encore, les grands choix d’investissement en matière de transports en commun, des bateau- bus aux prolongements des lignes de métro ou à la création d’itinéraires pour les tramways.
Mais le PDP ne se limite pas à cela. Il aborde aussi les « anomalies » de l’exception parisienne. En effet, le Maire de Paris ne dispose pas des mêmes compétences que ses collègues de Province.
En matière de transports d’une part, il est souvent absurde ou à tout le moins insuffisant de raisonner à l’échelle de Paris intra-muros. Beaucoup de questions doivent se coordonner à l’échelle de l’agglomération, structure qui n’existe pas à ce jour.
En matière de lutte contre la pollution, d’autre part, il est aisé de comprendre que ces questions ne se posent pas dans les mêmes termes à Paris ou dans la Creuse. Réfléchir à ce que Paris ou la Région Ile-de-France puissent adopter des réglementations, et plus encore des systèmes d’incitation, pour limiter la pollution de manière plus importante dans la Capitale est une urgence.
Bien des propositions peuvent être faites, mais ne peuvent pas être mises en œuvre aujourd’hui : pour favoriser les véhicules non polluants ou mieux organiser les livraisons notamment… Autant de questions sur lesquelles je suis intervenu au Conseil de Paris, au nom du groupe socialiste et radical de gauche.
Enfin, ce plan sera prochainement soumis aux Parisiens. Bien entendu, je vous invite à vous en saisir. Toutes ces questions sont fondamentales puisqu’elles influeront fortement sur notre vie quotidienne.
« Chers collègues,
Je souhaite aborder un sujet sur lequel je n’entends guère l’UMP s’exprimer. Régulièrement l’UDF, jamais l’UMP. Je veux parler d’une question pourtant simple, pourtant fondamentale : à quel niveau les décisions doivent-elles être prises demain ? ;
Précisons cette question:
Sera-il possible de restreindre l’accès des véhicules polluants ? D’inciter au contraire ceux qui ne le sont pas ou moins ? Qui maîtrisera demain le stationnement à Paris ? Et, soyons fous – je reconnais que je le dis de manière un peu ironique- qui décidera demain du nombre des taxis en circulation ? Autre question, la Ville de Paris va-t-elle ou non maîtriser ses choix – et au passage ses financements – en matière de transport en commun ?
Ces questions, non seulement notre PDP les pose, mais il propose des pistes, des objectifs et des perspectives pour y répondre.
Il appelle non seulement à corriger des inepties du passé, puisque la décentralisation s’est souvent arrêtée aux portes de Paris, mais aussi, et cela rappelle un discours que nous avons entendu ce week-end, une nouvelle étape de la décentralisation.
Première perspective donc, permettre à la Capitale de revenir dans le droit commun.
Puisqu’il s’agit bien de cela.
Il faut bien entendu recentrer la Préfecture de Police sur sa mission première, celle du maintien de l’ordre, de la sécurité des biens et des personnes et trouver une nouvelle relation, un nouveau contrat entre la Préfecture de Police et la Ville de Paris.
Bien entendu, la Préfecture de Police n’a pas légitimité à régenter et à organiser les taxis.
Oui, il faut transférer ces compétences aux collectivités concernées, ou encore au STIF.
Mais, il ne faut pas se limiter à cette question.
Bien entendu, les compétences en matière de stationnement doivent être transférées, pour réglementer et pour faire respecter cette règlementation.
Bien entendu, il faut permettre à notre collectivité de juger quels sont les stationnements les plus pénalisants pour les Parisiens.
Bien entendu, il faut un contrôle plus efficace pour mettre un terme à cette petite jungle qui règne encore à Paris.
Les récents aménagements réalisés en faveur du tramway en sont un bon exemple.
La Préfecture de Police a pleinement joué son rôle pour assurer une surveillance efficace durant les semaines d’essai et de mise en place de ce nouveau mode de transport.
Et je salue leur coopération au passage.
Sur un autre plan, c’est moins probant.
Volontairement, ces nouveaux aménagements ont essayé de limiter le nombre de potelets. Nous en connaissons aujourd’hui le résultat : les trottoirs et les pistes cyclables ne sont pas respectés.
Devons-nous accepter qu’à Paris, tout manquement à la règle doive trouver une solution par des aménagements ? Un potelet ici, une piste cyclable protégée là, un couloir de bus forcément délimité par une bordure, des stationnements calés en lincoln pour qu’ils ne débordent pas systématiquement sur les passages piétons, des parcs deux-roues parfois installés judicieusement pour protéger des sorties de parking, jusqu’aux places réservées aux personnes handicapées où l’on essaie désespérément d’y installer des dispositifs mécaniques coûteux pour les protéger des intrus.
Ce mode opératoire atteint ses limites.
Créons demain un service efficace !
Donnons nous les moyens pour que la réglementation en matière de stationnement et plus généralement le Code de la Route soit correctement respecté à Paris. !
Ce n’est pas la première fois que nous avons ce débat au Conseil de Paris et je constate qu’une large majorité souhaite que nous avancions sur cette question.
Notre PDP a le mérite de mettre noir sur blanc cette volonté d’un nouveau partage de compétence.
Bien entendu, le PDP ne se contente pas de parler de la Préfecture de Police.
Sur cette question d’ailleurs, j’imagine, malgré une position caricaturale et ridiculement conservatrice de l’UMP, que nous arriverons à progresser, car la Ville comme la Préfecture de Police, ont toutes les deux à y gagner.
Ce sera sans doute plus complexe en matière de possibilités de réglementation puisque cela remet indirectement en cause un Etat, souvent jacobiniste à l’excès.
Et cela est vrai pour tous les modes de transports, pour toutes les fonctions.
Cela est bien entendu vrai pour les transports publics. La Ville de Paris n’a pas vocation à confondre son rôle avec un simple tiroir-caisse. La Ville de Paris veut participer aux décisions et veut participer.
Mme de Panafieu dénonçait des couloirs de bus désespérément vides. Je ne tomberai pas dans une polémique inutile en rappelant le nom du nouveau président de la RATP, ses anciennes fonctions ou la façon dont furent exclus les représentants élus cet été.
Prenons de la hauteur et examinons comment on pourra rapprocher les décisions des citoyens et opérer un vrai contrôle démocratique sur le fonctionnement de ces services publics.
Notre PDP ouvre cette voie, notamment pour déconcentrer les décisions du Syndicat des Transports d’Ile-de-France.
Quelques mots aussi des marchandises.
Une petite entreprise, avec ses petits moyens, a par exemple démontré que les modèles économiques des grandes boites de messagerie, étaient absurdes.
En se localisant dans un arrondissement, en l’occurrence le 2e, en y installant son site logistique, elle a démontré que les livraisons pouvaient s’effectuer à moindre coût, en utilisant un mode de transport non polluant : des vélos avec assistance électrique.
Et cette entreprise ne cesse de se développer dans toute la France.
Finalement trop peu à Paris où elle est née, car nous avons trop peu de moyens d’intervention possibles pour l’aider et plus généralement pour mieux organiser les livraisons : obliger les opérateurs à s’entendre pour éviter l a multiplication des tournées, imposer des choix de véhicules. N’oublions pas une chose essentielle : la plupart des véhicules assurant des livraisons circulent en utilisant 20 à 30 % de leur capacité.
Rêvons un peu, si la Région et Paris disposaient d’une autorité régulatrice pour les marchandises, nous pourrions accélérer ce mouvement, favoriser les modes non polluants, inciter à leur développement, organiser la mise en place de sites logistiques de proximité, dissuader les déplacements inutiles, orienter quand cela est possible vers le fer et la voie fluviale.
Quand on constate la vitesse du développement du commerce en ligne, cela ajoute à l’urgence de progresser en ces domaines.
Pour conclure et de manière plus générale, tout cela nous montre que si l’agglomération parisienne existe bien dans les faits, existe bien dans la marche de la Capitale, elle n’existe pas au plan institutionnel.
En développant sur plusieurs thèmes, pour plusieurs modes de transport, des échelles de réflexion d’agglomération, en réunissant la conférence métropolitaine, cette agglomération se dessine.
Je pense que le PDP sera une étape décisive pour en définir son contour.
Toutes ces perspectives ne sont pas des rêves éveillés. D’abord parce qu’il s’agit du bon sens. Ensuite parce que ces évolutions nous permettront de répondre aux exigences légitimes des Parisiens. Enfin, ces pierres sont nécessaires pour construire une ville plus harmonieuse et plus sereine.
Alors, mes chers collègues, ne passons pas sous silence ce chapitre VIII de notre PDP qui trace parmi les perspectives les plus fondamentales pour l’avenir de notre Ville. »
La campagne actuelle de la Mairi de Paris m'inspire les reflexions qui suivent :
La Mairie de Paris hors des clous :
Il est assez gaillard que la Mairie de Paris lance une campagne de pub sur le théme " les piétons dans les clous".
Après avoir multiplié pendant plusieurs années les chausses trappes pour les piétons et les cyclistes , la mairie de Paris ose leur donner des conseils !
Que l'on juge des difficultés offertes à ceux qui osent se déplacer encore dans ce qui fut une ville ou il était agréable de se promener ::
- sur le nouveau trajet du bus allant de Montparnasse à Gare de Lyon, on compte au moins 15 changements de positionnement des voies de bus.
Comment un automobiliste qui n'a pas déjà fait ce trajet peut ne pas se tromper, avec tout ce qu'il y a de risque^pour lui même et les piétons ?
Quand aux pauvres usagers du bus, ils cherchent leurs stations en rentrant la tête dans les épaules; ils n'en sont plus à chercher les clous.
- au carrefour Gobelins, il y a 24 voies différentes matériélisées sur le sol, sans compter les passages piétons, chacune avec son propre rythme de passage.
Comment un piéton, un automobiliste ou un cycliste peut passer ce carrefour sans craindre pour son existence ?
Pour ma part, utilisant tous les moyens de transport remodelés, mais avec crainte, j'ai donné consigne à ma famille d'attaquer la mairie de Paris s'il m'arrivait un accident lors de ces déplacements.
Ce ne sont pas les piétons qu'il faut remettre dans les clous, mais les experts de la Mairie.
La logique d'un centralien ne suffisant pas, je recommande à notre maire d'engager un X ou un Enarque; ce ne peut que progresser.
Qu'en est il du plan de déplacemnt à ce sujet ?
Francis Auvray
Cher Monsieur,
J'ai eu l'occasion d'exprimer publiquement mon insatisfaction sur les aménagements réalisés boulevard Saint-Marcel. Pour autant, je me permets de vous indiquer que je trouve vos propos un petit peu exagérés...
En s'attachant aux faits, on s'aperçoit que, sur les grands axes réaménagés, les accidents ont largement diminués. Ces chiffres sont d'ailleurs publiés par la préfecture de Police et ont été relayés par le journal Le Parisien. Cette amélioration ne s'est pas produite sur l'ensemble des axes empruntés par le 91, mais l'accidentologie est alors au même niveau... que la situation constatée avant les aménagements.
De manière plus générale, je ne connais pas le quartier du 13e dans lequel vous habitez, mais quel qu'il soit, je pourrais vous citer moult exemples où les aménagements réalisés ont permis d'améliorer la sécurité des piétons. D'ailleurs, les chiffres de l'accidentologie ont là aussi montré une évolution très positive, à Paris et particulièrement dans le 13e.
Il y a cependant, à l'image de la situation constatée au plan national, un relâchement en ce début d'année.
C'est ce qui a conduit à lancer cette campagne parisienne dont l'utilité est d'éveiller les consciences, car aucun aménagement ne remplacera la vigilance de chacun et aucun aménagement n'empêchera les imprudences.
Je reste bien entendu à votre écoute.
Bien cordialement
Rédigé par : Auvray | 05 mars 2007 à 08:41