Dominique Strauss-Kahn n’est pas simplement un talentueux tribun et un redoutable débateur. Il est sans doute, des trois candidats à l’investiture du Parti socialiste, celui qui veut d’abord débattre du fond.
Il ne se reconnaît ni dans la gauche très "traditionnelle" que veut incarner Laurent Fabius, ni dans la politique "par petites déclarations" que décline Ségolène Royal. Il incarne, par contre, une position à la croisée d’une certaine tradition de la Gauche et d’une rénovation radicale. Et c'est là sa singularité.
DSK a donc poursuivi à Créteil la déclinaison de sa vision de notre société. Une analyse d’ensemble, pour un schéma de propositions global et cohérent; une prise en compte des changements du monde dans lequel nous vivons pour construire une social-démocratie radicale.
DSK a notamment réagi au discours sur la Nation prononcée à Vitrolles par Ségolène Royal. Il faut dire qu’en mettant en avant les questions sociales et nationales, elle a fait preuve, à tout le moins, d’une grande maladresse. DSK s’est cependant bien gardé de mettre directement en cause sa concurrente, fidèle à sa ligne d’un débat sans complaisance sur le fond, mais toujours loyal. “ Si le socialisme ignorait la Nation, il ferait l’impasse sur une grande partie de notre histoire, mais si le socialisme se réduisait à être national, il n’aurait pas de sens, il oublierait ses valeurs » a-t-il notamment déclaré. Il a rappelé avec force que le socialisme, sans sa dimension internationaliste, y perdrait son âme.
J’ai aussi retenu de cette soirée sa vision de la fonction présidentielle, tellement détournée par le président Chirac, disqualifié dans son propre camp. DSK souhaite un Président de la République « capitaine » et non pas « vigie », « joueur » plutôt qu’ « arbitre ». Et il a rappelé, à juste titre, que la France était une exception face à l’Allemagne, l’Angleterre et même les Etats-Unis où les dirigeants « portent une politique et ne sont pas éthérés ». Sur ce plan là aussi, DSK se distingue.
Un dernier mot sur l’ambiance. 1500 militants ont fait le choix de se rendre à Créteil et le public était déchaîné, interrompant à plusieurs reprises Dominique Strauss-Kahn pour scander « DSK Président ». Comme quoi, les jeux ne semblent pas aussi faits que la presse veut bien le dire.
La vidéo et le discours de DSK à Alfortville sur www.DSK2007.net
Salut Jérôme,
Je trouve que lorsque DSK s'exprime ça créer des débats de fonds sur les sujets les plus importants de la fonction présidentielle. Or ce matin j'ai écouté le super-rénovateur Montebourg sur France Inter et là quel ne fut pas surprise quand Guetta lui a demandé des précisions sur l'Europe, que les réponses viendraient plus tard. Quand Ségolène dit que le Traité est mort ça lui suffit pour la rallier, alors pourquoi ne nous a t'il pas rallier car c'est Dominique qui le premier l'a dit. Mais je pense plutôt que les postes se distribuent déjà, à toi la présidentielle, à moi le parti au prochain congrés. Pour moi c'est de la rénovation à l'ancienne, les discours et on garde les pratiques les plus détestable.
J'espère que sur ce genre de conception de l'action politique les français pourront compter sur Dominique.
Salutations socialistes
David
Rédigé par : David | 06 octobre 2006 à 19:21
J'ai été également déçu que dominique ne soit pas notre candidat...Maintenant, il faut espérer et militer pour Segoléne en espérant que elle affine ses positions sur l'Europe
Rédigé par : reveur75 | 01 janvier 2007 à 18:29