Je tombe ce matin sur une étude de l’INED qui a mesuré les réductions d’activité professionnelles, chez les hommes, et chez les femmes, au fur et à mesure de l’arrivée d’enfants dans le foyer.
Les résultats m’ont surpris. Je constate deux choses : tout d’abord, l’arrivée d’un enfant influe considérablement sur l’activité professionnelle des femmes, dans des proportions que je n’imaginais pas. Ensuite, l’écart avec les hommes est surprenant.
Voyez vous-même :
- Après une naissance, les pères réduisent leur activité professionnelle environ vingt fois moins que les femmes. Ainsi, 39% des mères qui travaillent déclarent un changement de leur situation (statut, horaires, intensité du travail ou retrait du marché) dans les 12 mois suivant la naissance contre 6 % des pères.
- 54% des femmes quittent leur emploi (7% des hommes) ; 22 % des femmes réduisent leur temps de travail (6% des hommes)
Par ailleurs, d’une manière générale, le nombre de femmes sans emploi progresse au fil des naissances. 37 % des femmes interrompent leur activité après la première naissance, 47% suite à la deuxième, 70% suite à la troisième. Il faut noter que les facteurs sociaux et démographiques influent beaucoup sur une réduction ou une interruption de l’activité tout comme les caractéristiques de l’emploi occupé : les femmes les mieux insérées sur le marché du travail, ou en CDI, diminuent moins leur activité.
Ces chiffres me confortent dans l’idée que la parité, sur les listes électorales, c’est bien. Mais c’est aussi insuffisant si l’on veut tendre vers un partage des rôles et une parentalité équilibrée qui permettront aux femmes d’accéder à une réelle égalité. C’est au quotidien qu’il faut organiser la parité. Car dans une société avancée comme la nôtre, le fait d’avoir et d’élever des enfants ne doit pas être un facteur de discrimination à l’égard des femmes (professionnelle notamment).
La solution ? Je ne l’ai pas. Mais elle passera évidemment par un rééquilibrage des droits et des rôles (droit du travail, congé paternité, égalité des salaires, aménagements pour la garde des enfants dans les entreprises, service public de la petite enfance, aides aux emplois à domicile, réduction et aménagement du temps de travail, etc.). Il est choquant que, dans les faits, en France, on demande aux femmes de choisir entre avoir des enfants et avoir une vie professionnelle épanouissante comme si l’un ne s’obtient forcément qu’au détriment de l’autre. Là-dessus, nous avons beaucoup à apprendre des pays nordiques qui ont fait leur " révolution " féministe en la matière.
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