De loin comme de près, elle vous séduira.
Un signe ne trompe pas. À chaque fois que j’y suis passé cet été, à n’importe quelle heure de la journée, j’y ai toujours trouvé du monde, des curieux, des promeneurs, des familles, des joggers, des travailleurs pressés, des Parisiens et des Provinciaux. À croire que ce 37e pont de Paris avait toujours existé, tout du moins dans les esprits.
De loin, elle semble suspendue au-dessus de la Seine. Et pourtant, elle est aussi longue que la tour Eiffel est haute : 304 mètres. D’ailleurs faut-il s’étonner que l’entreprise Eiffel ait été sélectionnée pour sa construction ? Et sa portée proprement dite, au-dessus de l’eau, est de 190 mètres. Pas étonnant qu’elle flotte dans les airs. Et sa lentille, une sorte d’œil en partie centrale, lui donne une grâce tout en courbes.
De près, elle est d’abord pratique. Elle permet enfin aux habitants du 13e d’accéder dans de bonnes conditions au parc de Bercy, mais elle relie aussi le parvis de la Bibliothèque de France, les quais hauts et les quais bas (où stationnent les péniches et cet été Paris Plage) tout en étant accessible aux personnes à mobilité réduite (il y a un ascenseur à chaque extrémité reliant les différents niveaux).
Et de près, elle est tout aussi belle. Il y a un dessus et un dessous. Un espace protégé par la lentille qui pourra, on l’imagine déjà, accueillir diverses manifestations, expos, installations nomades ou repas de quartier. Et là encore, des courbes qui ouvrent vers des perspectives inédites.
L’architecte, Dietmar Fechtinger, autrichien installé à Paris depuis plus de 15 ans, n’en reste pas moins discret et modeste. Je l’ai rencontré à plusieurs reprises, mais je me souviendrai d’abord d’un jour particulier : celui où fut hissée la lentille centrale, centimètre par centimètre, après avoir été conduite paisiblement par une immense barge sur la Seine. La longue silhouette de M. Fechtinger, malgré son flegme habituel, laissait tout de même apparaître quelques signes de fébrilité.
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