" Il faut que partout se lèvent des femmes et des hommes qui sachent qu’il faut réinventer l’école, le pacte de santé, notre envie d’être riches, inventifs, conquérants. "
Non, vous me rêvez pas.
Et c'est une ancienne ministre UMP, la porte parole de campagne de M. Sarkozy, qui prononce ces mots provoquants.
Comment ose-t-elle prononcer de tels propos quand on sait que la seule action du gouvernement précédent concernant l’école a été de supprimer des postes d’enseignants et leur formation ou encore de surcharger les semaines de travail des enfants. Comment ose-t-elle parler de pacte de santé quand on sait que jour après jour, l’action de Sarkozy a été de casser notre système de protection sociale en mettant en danger les plus démunis d’entres nous.
Mais le comble du cynisme est atteint lorsque Mme Kosciusko-Morizet parle de " réinventer notre envie d’être riches ".
Ce n'est plus " prolétaires de tous les pays, unissez-vous " mais la révolte de celles et ceux qui se sont enrichis, souvent en exploitant, très rarement en innovant, souvent en délocalisant, bien rarement en créant des emplois en France et souvent en héritant, plus rarement en créant des richesses.
Mais, après tout, ce n'est pas le premier problème. Le problème, c'est de constater ce réflexe de classe, la classe des très favorisés qui a réussi pendant des années - et plus encore récemment avec le concours volontaire du pouvoir UMP - à échapper au devoir de solidarité nationale.
Toutes les études le montrent et le démontrent : la libéralisation financière a permis aux inégalités d'exploser, et les couches les plus supérieures ont vu leurs revenus augmenter beaucoup plus rapidement, voire d'accroitre très sensiblement leur patrimoine quand les revenus des autres catégories stagnaient.
Et pourtant, nous le savons tous, M. Sarkozy aurait lui aussi augmenté les impôts, et notamment la TVA, s'il avait été élu. Il aurait simplement fait porter l'effort sur l'ensemble de la population au lieu de se concentrer sur les classes supérieures.
Battons-nous donc pour l'égalité, qui est censée être un fondement de notre République, battons-nous pour que la solidarité, plus encore en ces temps difficiles, ne soient pas de vains mots. C’est bien la seule richesse pour laquelle nous devons nous battre et non la " richesse monétaire " au service d’une société de consommation à outrance qui ne bénéficie qu’aux quelques-uns dont nous parle Mme Kosciusko-Morizet.
Défendons la richesse culturelle, la richesse éducative, bref la richesse humaine qui nous permettra de rester unis et solidaire.
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