En politique, la règle du jeu est cruelle. Vous subissez parfois d'énormes injustices, et il vous faut avancer, en serrant les dents.
Inutile de ressasser la succession d'événements qui a conduit au renoncement de Dominique.
Je me raccroche à une seule chose : la première intuition des Français était la bonne ; ils ne croyaient pas au viol. Moi, non plus. Et cela ne se limitait pas aux témoignages que j'ai eu l'occasion d'entendre, les sondages étaient au diapason.
Puis vint l'avalanche médiatique, les torrents de boue, les « révélations » souvent inventées. Il lui était même reproché le montant astronomique de la caution fixée par le juge ! Et le doute s'insinua. Pas en ce qui me concerne, mais l'opinion vacilla ; son image se dégrada sensiblement.
Disons-le, ce que l'on a vu du système judiciaire américain au travers de cette affaire – confusion entre les fonctions de l'instruction et de l'accusation (un modèle que Nicolas Sarkozy voulait d'ailleurs importer en France), poids des médias qui sont omniprésents et rythment le temps de la procédure – ne me semble guère propice à un exercice dépassionné de la justice.
Aujourd'hui, Dominique est blanchi. Le Procureur de New-York a fait part de son intime conviction : de viol, il n'y a pas eu.
Bien entendu, je me réjouis de cette conclusion. D'abord pour lui, pour Anne Sinclair, pour ses proches. Je ne cache pas non plus mon soulagement, car je ne me voyais pas assumer une telle erreur de jugement.
Mais pourtant que de dégâts et quel gâchis.
Et maintenant ?
Maintenant, je pense que l'homme aura le courage de surmonter cette épreuve.
Maintenant, je crois qu'il aura envie de participer à nouveau au combat politique, parce qu’il a consacré ces trente dernières années à défendre ses idées.
Je veux y croire, car sa parole et sa crédibilité seront importantes au moment où notre pays subit une triple crise, sans précédent récent : crise budgétaire, crise de l'emploi et crise économique. Sa parole sera aussi essentielle pour renforcer celui ou celle qui sera désigné comme notre candidat lors des primaires.
Laissons-lui le temps.
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