Hier, dimanche 1er juin, ceux qui, dans le Parti Socialiste, s'appellent les reconstructeurs se sont réunis à L'ENSAM. Avec plus de mille participants ce fut une journée studieuse, qui je crois sera utile pour le congrès annoncé à l'automne et utile pour l'avenir du Parti Socialiste.
En tant que Maire du 13ème arrondissement et participant de ce mouvement au sein du P.S., j'ai ouvert cette réunion.
Vous pouvez retrouver ci-dessous le texte de mon intervention.
Mes chers
camarades,
Mes chers amis,
C’est avec grand
plaisir que je vous accueille ce matin dans le 13e arrondissement
pour les ateliers de la Rénovation du pôle des reconstructeurs.
Pourquoi une
telle journée ? Eh bien, tout est dans le titre : nous voulons
RÉ-NO-VER !
Parce
que la France ne va pas bien et que les réformes du Gouvernement actuel aggravent
la situati
Parce que la stratégie d’union de la Gauche, sous sa forme actuelle, a montré ses limites et qu’il faut penser autrement nos relations avec nos part
Parce que le Parti socialiste est en crise, depuis bien longtemps maintenant, et que le prochain congrès prend déjà des allures de guerre des chefs qui ne peut rien résoudre.
Parce
que la crise actuelle au PS n’est pas indépendante de celle de la social-démocratie
européenne. Et oui, notre analyse doit dépasser les frontières du Parti
socialiste et les frontières de notre pays.
Le mouvement des
reconstructeurs n’est pas un mouvement anti-Ségo, comme on l’entend parfois
dire…
La question
n’est pas de savoir qui de Bertrand Delanoë ou de Ségolène Royal, ou de
quiconque autre, sera le prochain premier secrétaire de notre Parti.
Nous ne sommes
pas là pour assister à un duel ou pour animer un combat de personnes.
Nous sommes là
pour réfléchir à un Parti qui soit utile aux Français.
La vraie
question est : quelle stratégie pour notre parti ? Quelle stratégie
pour répondre aux problèmes de nos concitoyens ?
Aujourd’hui le Parti
socialiste traverse une crise de leadership, c’est incontestable.
Personne ne
répond de façon évidente à ce problème, ni les candidats déclarés, ni d’autres
personnes auxquelles les uns ou les autres pourraient penser.
Ceci explique
d’ailleurs sans doute cette recrudescence de candidats…
Mes chers
camarades, si la santé de notre parti se jugeait au nombre de ses prétendants
au poste de premier secrétaire, alors nous pourrions être pleinement
rassurés pour l’avenir du Parti socialiste !
Mais, il n’en
est évidemment rien.
Et si nous
refusons une pré-désignation de notre candidat à l’élection présidentielle de
2012, c’est non seulement parce que ce n’est pas le moment mais aussi
parce qu’aucun des deux candidats les plus cités dans la presse ne nous offre
la garantie de la rénovation du parti socialiste.
Accordez-moi
quelques secondes pour revenir sur les causes de cette crise.
Nous reconnaissons tous, ou presque, qu’une de nos grosses insuffisances est d’avoir fait l’économie de l’analyse approfondie de l’échec de 2002.
Economie d’analyse
bien problématique.
Economie
d’analyse sans doute au nom de succès indéniables mais relatifs de la
politique que nous avons menée entre 1997 et 2002.
Ni
sur la réflexion de fond
Ni
sur l’analyse de la crise de la social-démocratie européenne
Ni
sur l’évolution du Parti socialiste
Il n’y a pas si
longtemps, « intellectuel de gauche », c’était un pléonasme.
Aujourd’hui, c’est presque un oxymore.
Et, si nous en
portons une responsabilité collective, je pense que nous notre Premier Secrétaire n’est pas totalement étranger
à cette situation…
Depuis, nous
avons subi un second échec, qui n’est pas un échec relatif comme certains se
plaisent à le penser. Et encore une fois, peu d’analyse et d’autocritique de
cet échec.
D’autant qu’avec
Ségolène Royal, cela commence toujours par un débat participatif et cela se
termine toujours dans un show déclaratif par moi, moi et moi…
Mes chers
camarades, quelques années après le choc de Rennes, évitons le choc de Reims.
Ne payons pas
trop cher le champagne,
faisons en sorte
que le congrès de Reims ne se résume pas à l’ivresse sans les bulles,
au caporalisme
sans les idées.
Les Français
nous ont envoyé un signe fort lors des élections municipales.
Faisons en sorte
que cette belle victoire ne se transforme pas, au final, en victoire à la
Pyrrhus.
Et c’est un
Maire élu à près de 70% qui vous le dit !
Les Français nous
ont montré leur souhait que la Gauche fasse des propositions.
Si cela ne vient
pas, la sanction risque d’être aussi sévère que la confiance qu’ils viennent de
nous accorder.
Ce ne serait d’ailleurs
pas la première fois que nous gagnons des élections intermédiaires et locales
mais que nous n’arrivons pas à convaincre que nos solutions pour le pays sont
les bonnes.
Les dernières
élections municipales ont été gagnées sur des bases pragmatiques et
réformatrices.
Serions-nous
incapables d’avancer en ce sens au niveau national ?
Mes chers
camarades, le danger lors de ce congrès est de voir le Parti pris d’assaut par
des tactiques et des alliances purement stratégiques.
Ceux qui ont des
positions fortes ont le devoir de les porter haut pour éviter ce genre de
débordement.
C’est notre rôle,
je dirai même notre responsabilité, pour les quelques mois à venir.
Et nous ne sommes pas là pour être la 3e
voie.
Nous ne sommes pas là pour être une courroie de
transmission entre untel et untel.
Nous ne sommes pas là pour être pris en otage
mais pour faire des propositions concrètes pour le bien des Français.
Oui, nous avons
une responsabilité toute particulière car nous nous retrouvons pour structurer
le débat au sein du parti.
Les grands
enjeux de ce congrès doivent être :
Le
renouveau
La
clarification idéologique
Et
la mise en ordre de bataille
Le mouvement des
Reconstructeurs s’inscrit dans ces objectifs.
Ce qui nous
rassemble aujourd’hui, c’est que nous souhaitons prendre de la hauteur sur les
grandes questions :
Quelle vision du monde ?
Quelles solutions aux inégalités ?
Quelle stratégie de la gauche pour le mettre en
œuvre ?
Au-delà de nos
parcours différents, et disons-le de nos courants différents, nous nous
retrouvons, car nous voulons un débat de fond, un leadership d’idées et de
travail et non un leadership présidentiel ou d’appareil.
Ce n’est
d’ailleurs peut-être pas un hasard si cette journée se déroule dans le 13e :
Un
arrondissement où une transition s’est opérée, une transition entre deux Maires
(
Serge Blisko
et moi-même) de sensibilités différentes, qui prouve que les divergences, souvent exagérées, parfois factices, sont très vite oubliées si l’on travaille sur le fond et pour le bien de nos administrés.
Renouvellement,
travail de fond et le bien des Français, n’est-ce pas les principaux objectifs
du pôle des reconstructeurs ?
Ce débat de fond,
que nous avons déjà engagé, nous allons l’approfondir aujourd’hui grâce aux
ateliers de la rénovation.
4 thématiques
vous seront proposées au cours de la journée.
Et pour
terminer, petite parenthèse touristique du 13e, pour vous permettre
d’organiser votre déjeuner, une liste des restaurants du quartier ouverts le
dimanche est disponible à l’accueil.
Je vous remercie
et vous souhaite une très bonne journée, studieuse et sérieuse.
Commentaires