Vous trouverez ci-dessous les quelques mots que j'ai prononcés à l'occasion de la Commémoration de la Libération de Paris le 25 Août Dernier.
Messieurs les Députés,
Mesdames et Messieurs les élus,
Monsieur le Président du comité d’entente des Associations
d’Anciens Combattants et victimes de guerre,
Mesdames et Messieurs les Anciens combattants
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
C’est un grand honneur pour moi
de me retrouver avec vous afin de célébrer – pour la 1ère fois, la
Libération de Paris en tant que Maire du 13e.
Cette émotion est d’autant plus
forte que la Libération de Paris est un événement majeur de l’Histoire récente
de notre ville : L’histoire d’un Paris toujours rebelle, l’histoire de la
seule ville française à s’être libérée toute seule, l’histoire de citoyens
opprimés qui ont pris leur destin en main.
La libération de Paris a signifié
au monde le retour de la France chez elle et parmi les Alliés victorieux. Mais
pour aboutir à cet événement, le chemin a été long et douloureux et les
Parisiennes et Parisiens ont payé un lourd tribut à l’oppression.
Ce fut le débarquement en
Normandie et plus encore l’avancée rapide des alliés qui donnèrent le signal du
soulèvement de Paris contre l’oppression. La France résistante continuait le
combat, Paris montrait l’exemple.
L’insurrection est préparée dans
le plus grand secret.
Le 18, la CGT décide la grève
générale. Rol Tanguy, chef des forces françaises de l’intérieur d’Ile de France
proclame la mobilisation générale. Les journaux collaborationnistes cessent de
paraître.
Le 19, les premiers combats
éclatent : les barricades semblent sortir de terre. Le comité National de
la résistance et le Comité Parisien de la Libération appellent à
l’insurrection.
Le 21, les journaux issus de la
clandestinité reçoivent l’autorisation de paraître. À chaud, ils racontent la
lutte, la peur, l’espoir, la mort. Les journalistes s’appellent Camus, Mauriac,
Sartre…
Le 22, tandis que faute de
munitions et de renforts, la Résistance s’essouffle, de Gaulle et Leclerc
parviennent à convaincre les Américains d’attaquer Paris et de laisser la 2e
Division blindée pénétrer dans la capitale. La 1ère section de la désormais
célèbre " 2e DB " est la première à y entrer. Elle est
constituée de volontaires et compte de nombreux combattants qui s’étaient
mobilisés contre le fascisme lors de la guerre d’Espagne.
Le 23, Hitler donne l’ordre de
réduire Paris en un monceau de ruines, de détruire tous les ponts. L’absurde et
criminelle injonction, heureusement, n’est pas suivie d’effet. Paris pouvait
tout craindre de la folie destructrice d’Hitler, déterminé à faire s’abattre
sur la Capitale un déluge de fer et de feu.
Le 24 au soir, la radio
française annonce - enfin - l’arrivée de la 2e DB, déclenchant une liesse
formidable dans toute la capitale. Un tract est lâché au-dessus de la
Préfecture de Police : " Tenez bon, nous arrivons. " A
21h22, le capitaine Dronne parvient à gagner l’Hôtel de Ville avec ses
Républicains espagnols. Les cloches sonnent.
Le Général de Gaulle, président
du gouvernement provisoire de la république, arrivé à Paris le jour même se
rend à l’hôtel de Ville où il prononce ces mots devenus célèbres :
« Paris ! Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé, mais Paris
libéré ! Libéré par lui-même, libéré par son peuple, avec le concours des
armées de la France ».
Le lendemain, ils seront près
d’un million à assister au défilé des forces françaises sur les Champs-Élysées.
La Libération de Paris marque en
effet la fin du régime de Vichy et le retour de la France chez elle. Cet
événement scelle la légitimation du gouvernement provisoire, de son chef le
Général de Gaulle et restaure l’indépendance et la dignité de notre nation.
En se saisissant du destin de
Paris, tant de héros magnifiques, célèbres ou anonymes, sont entrés dans
l’Histoire. Français de Londres et FFI, combattants de la 2e DB,
citoyens, ces hommes et ces femmes issus de sensibilités philosophiques,
politiques et syndicales parfois radicalement différentes ont tous fait le
choix de l’unité.
Mais n’oublions pas que durant
les combats, 150 soldats de le 2e DB et quelque 1600 Parisiens et
Parisiennes furent tués et près de 3700 furent blessés. N’oublions pas l’aide
précieuse apportée par nos alliés anglais et américains. N’oublions pas les
soldats des anciennes colonies françaises, les résistants étrangers qui se sont
battus pour la Liberté, pour notre liberté. Rendons leur également hommage.
N’oublions pas non plus que les
combats ne s’arrêtent pas le 25 août 1944 avec la libération de Paris. Il a
fallu attendre encore 8 mois pour que la France soit toute entière libérée.
Mais la Libération de la Capitale occupe une place particulière dans la fin de
la Seconde Guerre Mondiale.
Il ne servirait à rien de
commémorer la Libération de Paris et la Résistance si ce n’était pas pour en
tirer les leçons et les mettre en pratique. Nous avons une dette
imprescriptible à l’égard de ceux qui ont combattu le nazisme, car nous leur
devons de vivre libres dans un pays souverain. C’est pourquoi nous devons
quotidiennement être unis autour un objectif simple : défendre la
République, sa devise et ses valeurs, qui seules garantissent pour les
générations futures le progrès et la liberté.
Je vous remercie
Commentaires