, c'était il y a deux ans...

L’incendie de l’immeuble du boulevard Vincent-Auriol, c’était il y a deux ans

Ce souvenir m’est toujours aussi douloureux. Douloureux quand on m’a appelé pour m’informer de ce terrible sinistre. Douloureux surtout quand j’ai été amené à accompagner les familles dans leur deuil.

En aucune façon, il s’est agi pour Serge Blisko ou moi-même de polémiquer sur ce drame. J’ai donc été particulièrement choqué quand j’ai entendu le Premier Ministre l’instrumentaliser ce soir au journal télévisé. Quelle indécence de rappeler cet incendie pour justifier aujourd’hui ses mesures iniques qui s’en prennent une nouvelle fois aux personnes immigrées ! M. Fillon aurait été bien inspiré d’en parler au préalable au sein de son équipe. En effet, l’immeuble incendié était géré par Freha, issue d’Emmaus. Et le dirigeant de l’époque fait maintenant partie de son équipe ministérielle. Je pense, j’espère, qu’il a été autant choqué que moi en entendant M. Fillon au JT de ce soir.

Je préfère cependant me tourner aujourd’hui vers l’avenir. L’immeuble sera détruit dans les jours qui viennent pour laisser la place à une nouvelle construction. Des logements sociaux, des vrais, y seront construits ainsi qu’une halte-garderie.

Et je préfère aussi constater les actions positives issues de cet incendie. Une association, les Jardins de la Mémoire, s’est efforcée d’engager une action pédagogique en direction des enfants. Et je vois aussi le travail formidable réalisé par l’association Malaïka. Des actions concrètes : pose d’extincteurs et de détecteurs de fumée, sensibilisation des familles et interventions à partir de la rentrée scolaire prochaine dans les collèges. Des jeunes qui donnent leur temps et leur énergie pour éviter à l’avenir si ce n’est des incendies, au moins des conséquences aussi terribles.

Comments

[Rédigé par : Christelle Joly-Noël]

Bonjour,

J'étais jusqu'en février dernier institutrice à l'école George Balanchine dans laquelle étaient scolarisés la plupart des enfants victimes ou rescapés de cet incendie. Il me semble vous avoir rencontré dans le gymnase Kellerman et m'être entretenue avec vous alors que vous accompagniez M. Blisko. La douleur qui était la mienne à l'époque est encore vive d'autant que les enfants rescapés ont quitté l'école très vite et que nous les avons presque tous perdus de vue. Puisque la mairie du 13e s'est chargée de les reloger, je vous serais extrêmement reconnaissante de me permettre de renouer le contact (par le biais de courriers postaux) avec deux familles.
Je compte sur vous.
Cordialement,

C. JOLY-NOEL

[Rédigé par : ACLOQUE GUILLAUME]

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