Un article publié dans le Monde cette semaine m’a laissé rêveur.
Il rappelait notamment que le cumul des mandats était une exception française. Le cumul entre un mandat de parlementaire et un autre mandat est très marginal dans les autres pays d’Europe : 16 % des parlementaires en Italie, 15 % en Espagne, 13 % en Grande-Bretagne et 10 % en Allemagne.
En revanche, en France, 85 % des 577 députés et 331 sénateurs exercent au moins un autre mandat ! Et souvent la responsabilité d’un exécutif important en sus de leur mandat parlementaire.
Ainsi, l’Assemblé Nationale sortante recense notamment 269 maires (et 13 maires d’arrondissement), 16 présidents et 3 vice-présidents de conseil généraux, 6 présidents et 13 vice-présidents de conseil régionaux.
Le Sénat compte 120 maires, 33 présidents de conseil généraux et 2 présidents de conseil régionaux.
Ségolène Royal s’était engagée à limiter le cumul des mandats. Elle s’était même prononcée en faveur du mandat unique pour les parlementaires.
Las, Sarkozy préfère nous proposer des séances de jogging devant les caméras pour faire croire à sa modernité.
Plus grave, la règle, certes jamais transcrite dans la loi, mais imposée par Lionel Jospin et ensuite reprise par Jacques Chirac pour ses gouvernements est en train d’être balayée.
Je vous en ai d’ailleurs déjà parlé, les ministres en exercice pourront continuer à être maire ou à la tête d’un grand exécutif local.
Il faut dire que le premier ministre à avoir enfreint cette règle pourtant de bon sens, fut… Nicolas Sarkozy. Nommé ministre de l’Intérieur déjà président de l’UMP, il avait alors refusé de céder son fauteuil de Président du département des Hauts-de-Seine, le département le plus riche de France.
Ce retour en arrière est un mauvais coup à nos pratiques démocratiques. C’est triste.
Commentaires