Bien entendu, personne n’est dupe. Nous sommes à la veille des législatives et le nouveau Gouvernement multiplie les effets d’annonce afin de marginaliser la Gauche et asphyxier le nouveau parti de François Bayrou.
Cette annonce d’un « Grenelle de l’Environnement » ne doit pas faire oublier le fond. Parmi les candidats à l’élection préindustrielle, Nicolas Sarkozy était le plus éloigné des grandes revendications formulées par les ONG. L’Alliance pour la planète avait donné 8,5/20 à son programme contre 13/20 pour François Bayrou et 16/20 pour Ségolène Royal.
Pour autant, je me réjouis de cette négociation nationale autour d’une thématique qui m’est chère. Il serait d’ailleurs absurde de vouer aux gémonies une proposition que je défendais hier. Alors, sans être ingénu ou naïf, je dis : chiche !
Pour ma part, j’en attends trois choses.
1 – D’abord que cette conférence passe par des actes et des décisions fermes et non un énième constat d’un désastre planétaire annoncé.
2 – Ensuite, une action résolue sur les questions énergétiques. Il s’agit bien entendu de lutter contre le réchauffement climatique. Mais ainsi de surmonter les défis sociaux d’un renchérissement de la facture énergétique : comment vont faire les Français qui gagnent le moins pour se déplacer ou chauffer leur appartement alors que le prix de l’essence et du fioul augmente régulièrement ? En ce domaine, la préoccupation environnementale recouvre totalement la préoccupation sociale.
J’attends donc une action résolue de l’Etat sur les transports publics et sur les normes de constructions.
Chacun dispose de transports adaptés et d’un logement économe en chauffage. Prenons deux exemples qui concernent notre 13ème. L’Etat a largement participé à la construction du premier tronçon du tramway entre le 15ème et le 13ème. Pour la prolongation, à ce jour, l’Etat annonce une participation de… 0 euros. Bien entendu, l’Etat n’a pas vocation à tout payer mais il a un rôle fondamental d’entraînement pour promouvoir les initiatives locales.
De la même façon, la première économie d’énergie est l’énergie que l’on ne dépense pas. Cela passe d’abord par des constructions moins énergétivores, comme nous le faisons à la Zac de Rungis dans le 13e. Les normes ont donc vocation à évoluer afin d’arrêter de construire des immeubles trop coûteux à chauffer ou à climatiser.
Un autre défit beaucoup plus difficile consistera à isoler les immeubles construits à la va-vite dans les années 50-70. Et là aussi, l’état pourra apporter des aides très incitatives pour aborder cet énorme chantier.
3 - Ma dernière attente concerne la latitude dont pourront disposer les collectivités locales.
L’Etat peut entraîner mais convenons qu’il ne peut pas tout.
Dans un cadre réglementaire national, il serait utile de permettre à des villes, des départements ou des régions de pousser les feux, d’innover ou d’aller plus loin. Les élus parisiens sont par exemple prêts à aller de l’avant à la condition que cela leur soit permis par la loi.
Aujourd’hui, la Ville de Paris n’a aucun pouvoir réglementaire alors que des villes ou des régions européennes disposent de ces moyens pour prendre des initiatives. J’attends donc que le gouvernement permette aux collectivités qui le souhaitent de faire plus et mieux.
Ne doutons pas non plus que les avancées dépendront du rapport de force imposé par l’opinion publique.
En tant qu’élu local, je m’emploierai à expliquer sans cesse, à partir d’exemples locaux, les défis qui nous attendent et les solutions qui s’offrent à nous.
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