Avec un peu d'attention, il est facile de faire la compilation des grands chiffres de l'économie française. Ils sonnent comme un net désavœu de la politique menée ces dernières années
Commerce extérieur, le gouffre
Le "trou" est historique : 29,2 milliards d'euros de déficit du commerce extérieur en 2006, après les 22,9 milliards, déjà très inquiétants, enregistrés l'année précédente. Les produits achetés par les Français viennent de plus en plus de l'étranger. Ce n’est pas bon signe pour l'industrie française et c'est, sans doute, le résultat direct du sous-investissement dans la recherche. La France a de plus en plus de mal à s'imposer sur les marchés internationaux, à la différence de l'Allemagne, ou d'autres pays européens, qui résistent grâce à des produits de haute technologie.
La croissance, toujours faible
Avec la progression du PIB de 2,1 %, la croissance est, certes, un peu moins atone que l'année dernière (1,2 % en 2005), mais toujours très éloignée du dynamisme mondial.
Loin derrière les pays émergents qui affichent une santé éclatante, avec des croissances à deux chiffres, la croissance française est, aussi, derrière les Etats-Unis, le Japon ou l'Allemagne.
Impôts en hausse
Les engagements n'ont pas été tenus. Les prélèvements sont plus importants aujourd'hui qu'en 2001, à l'époque du Gouvernement Jospin : 44,4 % du PIB ont été prélevés par les impôts et les cotisations en 2006 contre 43,8 % en 2001. Si les plus riches ont vu leurs impôts baisser par une série d'exonérations fiscales, les prélèvements ont régulièrement été augmentés par les deux gouvernements de Droite.
Le dérapage de la dette
Là aussi, les chiffres sont cruels. Malgré la vente des "bijoux de famille" par des privatisations souvent contestables, l'endettement de la France s'est lourdement accru : 63,9 % du PIB en 2006 contre 56,3 % en 2001.
Le chômage : des chiffres contestés et constables
L'institut européen Eurostat a désavoué les chiffres communiqués par l'INSEE et le Gouvernement : il a relevé le chiffre publié par la France de 0,4 % ! Les fanfaronnades sur la baisse du chômage sont donc largement à relativiser.
Tous ces chiffres, pourtant publics, sont étrangement passés quelque peu inaperçus dans l'actualité.
Une dette qui explose, des impôts en augmentation, une industrie française en grande difficulté et des parts de marché en profonde diminution, quel désavœu pour la Droite ! On est bien loin du redressement amorcé par Lionel Jospin et son ministre des finances, Dominique Strauss-Kahn.
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