Lucie Aubrac, une grande dame du 13e

Les mots sont parfois vains. Je me sens tellement petit face à des personnalités comme le couple Raymond et Lucie Aubrac,  qu’il est bien difficile de leur rendre hommage.

L’Histoire avec un grand « H » les a déjà fait entrer au Panthéon de la Résistance. Une partie de leur vie a été aussi relatée dans le film « Lucie Aubrac » où Carole Bouquet tenait le rôle de la résistante et incarnait formidablement sa force de caractère.

Je vais vous dire simplement quelques mots de ce qui n’a pas été relaté par la presse ou par le cinéma. La phrase fétiche de Lucie Aubrac était la suivante : «  On ne résiste pas une fois pour toutes. On refuse l’injustice et la servitude une fois pour toutes. » Et elle ne s’en est jamais démarquée. Son engagement n’a jamais cessé. Ces dernières années, inlassablement, elle a mis sa force au service des jeunes, pour aller parler dans les collèges et les lycées de son engagement dans la Résistance, expliquer aussi qu’il fallait parfois avoir le courage de s’indigner et de s’opposer. Et venant d'une personne qui a risqué sa vie à plusieurs reprises pour lutter pour la Liberté, sa parole prenait un relief particulier pour son jeune auditoire.

Lucie Aubrac a toujours été engagée. Elle habitait le 13^e avec Raymond et je me souviendrai toujours de cet immense moment d’émotion quand elle a pris la parole dans un préau de la place Jeanne d’Arc en tant que présidente du Comité de soutien à la candidature de Jean-Marie Le Guen.

Je souhaite maintenant trois petites choses. Que sa mémoire ne soit jamais oubliée et qu’à ce titre, ses cendres puissent rejoindre le Panthéon; J'aimerai aussi qu’un jour, une rue du 13^e porte son nom. Mes derniers mots iront à Raymond Aubrac qui a déjà été séparé de Lucie pendant la guerre, emprisonné et condamné à mort. Lucie Aubrac, dans des conditions invraisemblables, avait réussi à le faire évader. Elle ne sera plus là pour lui tenir la main, mais chacun sait que ce couple mythique restera indissociablement lié, par le cœur bien sûr, mais aussi dans notre mémoire collective.