Depuis longtemps, trop longtemps, le débat sur le lieu d’implantation du TGI (Tribunal de Grande Instance de Paris) suscite des passions. Cela concerne prioritairement les quartiers Jeanne d’Arc, Paris Rive-Gauche et Masséna.
Bertrand Delanoë a rencontré dernièrement le Ministre de la Justice et l’esprit de cette rencontre semblait rendre possible une issue constructive. C’était sans compter l’intervention de Monsieur de Villepin, plus connu pour ses coups de menton que pour son esprit d’ouverture.
Faisant fi de la situation, il vient ainsi d’annoncer unilatéralement qu’il lançait un concours de maîtrise d’œuvres sur le seul site refusé par les élus et par les habitants, celui de Tolbiac.
Mais peut-être n’avez-vous pas suivi tous les développements de ce feuilleton ? Aussi, je vous les résume en quelques mots.
Après moult atermoiements, le Gouvernement a décidé de se mettre en quête d’un lieu pouvant accueillir un nouveau TGI, et ainsi, permettre la rénovation de l’Ilede la Cité et rassembler des locaux, dispersés dans tout Paris. La Ville de Paris et la Mairie du 13e ont immédiatement fait savoir qu’elles étaient très favorables à l’installation du TGI dans notre arrondissement, sur le site de Paris Rive Gauche.
Plusieurs possibilités ont alors été étudiés, mais les responsables de l’Etat se sont focalisés sur un seul site : celui de Tolbiac, qui fait face à la Bibliothèque François-Mitterrand.
Or, ce site était consacré à un projet de grande ampleur, élaboré en concertation, qui devait voir l’aménagement d’un quartier entier. Ce projet avait justement été retenu car il privilégiait les liaisons entre l’ancien et le nouveau 13e, l’accès à la passerelle Simone de Beauvoir, aux cinémas MK2 et à la piscine sur Seine. Un projet mixte, équilibré, organisé autour d’un grand jardin et prévoyant des logements, des commerces, des bureaux et des équipements publics.
Le refus des élus du 13e de voir le TGI s’implanter en ces lieux fut unanime, car la perspective de l’édification d’un énorme complexe (au moins 100 000 m2), forcément refermé sur lui-même pour des raisons de sécurité (il comprendra notamment un lieu de détention), serait en totale opposition avec les choix retenus, en concertation avec les habitants et le Conseil de Quartier.
C’est donc un coup de force contre les élus du 13e, le Maire de Paris, les habitants qui ont largement fait entendre leur opposition à ce choix.
C’est évidemment un coup de bluff, car cette annonce, à deux mois des élections, ne se traduira assurément par aucune réalisation dans les mois qui viennent.
C’est plus encore un coup d’épée dans l’eau puisque l’Etat n’a aucun droit sur ces terrains. Pour que ce fut le cas, un vote au Parlement aurait été nécessaire et Monsieur de Villepin a fait cette annonce… au lendemain de la clôture de la session parlementaire.
C’est surtout un mauvais coup car Monsieur de Villepin va engager, en pure perte, des sommes considérables pour faire croire qu’il agit. C’est un immense gaspillage des deniers publics et une perte de temps, car cela ne fera que retarder et compliquer davantage un dossier déjà mal engagé.
Permettez-moi une dernière remarque : quand l’Etat et la Ville coopèrent, cela fonctionne. Prenons l’exemple du nouveau complexe universitaire moderne et fonctionnel inauguré dernièrement sur la ZAC. Mais quand l’Etat veut passer en force, cela n’aboutit à rien !
Le service public de la Justice mérite mieux que des contorsions politiciennes du gouvernement.
Tous les goûts sont dans la nature, en réponse à Robert. Moi je trouve que le tramway est plus rapide et non polluant. De plus les maréchaux ont été réaménagés pour que tous les modes de circulation soient sécurisés avec leur espace propre.
Pour Paris-Plage je ne connais pas le coût, mais cela donne une vie estivale pour ceux qui ne partent pas et pour les touristes.
C'est vrai que ca change... ca fait peut-être frémir les fantômes parisiens de Mr Tibéri dans le 5e. :)
Rédigé par : Bruno | 10 mars 2007 à 13:54