Comme j'en ai pris l'habitude, je vous livre mes interventions au Conseil de Paris, afin que soyez informés du discours que je porte à l'échelon parisien.
Cette séance est un peu particulière car elle est consacrée, pour bonne part, au vote du budget municipal.
Bonne lecture
Bilan budgétaire: Osons la comparaison !
Chers Collègues,
S’agissant du dernier budget de cette mandature qui sera réalisé totalement, l’heure est maintenant au bilan. Et, mes chers collègues de l’UMP, j’espère que vous assumerez pleinement ce débat, bilan contre bilan, mandature face mandature.
Ce débat ne se résume pas qu’aux seuls chiffres, mais tout de même.
De 1995 à 1999, les investissements ont chuté sous les 500 Millions d’euros annuels.
Ils ont plus que doublé depuis.
Le budget dédié à la solidarité a augmenté de 70 % entre 2000 et 2007.
Quant aux taux de la fiscalité, ils sont restés stables, comme Bertrand Delanoë s’y était engagé.
Je crois que ces trois phrases résument à elles seules la gestion de la Ville de Paris durant cette mandature.
Maintenant, abordons point par point les principaux sujets de polémique que j’entends sur les bancs de l’UMP : les transports, le logement et la dette.
Efforçons nous d’aborder ces questions, en évitant de tomber dans des caricatures. Partons ensemble des remarques que nous entendons sur les marchés ou dans les Conseils de quartier.
Les transports d’abord.
En la matière, il y a des critiques que l’on peut entendre, d’autres qui me semblent plus inaudibles ou plus exactement qui me semblent d’un autre temps.
Dans celles d’un autre temps, il y a la défense acharnée du tout automobile. Car lutter contre le tout automobile, ce n’est pas seulement répondre aux besoins des 75 % de Parisiens et des 60 % de Franciliens qui utilisent de manière quotidienne les transports en commun.
Les automobilistes occasionnels ou réguliers reconnaissent l’impasse dans laquelle nous nous trouvions, la limite des axes rouges, la thrombose et la montée de la pollution.
Alors oui, nous avons fait beaucoup pour mettre en place un nouveau partage de la voirie parisienne. Un nouveau partage qui a notamment permis de donner plus de place aux bus, aux vélos, aux piétons, mais aussi à la sécurité routière. N’oublions pas cette dernière dimension. Quasiment tous les abords d’écoles ont été réaménagés, des centaines de carrefours ont été améliorés, pour notre sécurité à tous.
Alors, vous dites que les transports publics ne suivaient pas. C’est partiellement vrai.
Très partiellement, car nous inaugurons dans moins d’une semaine le tramway pour lequel je n’entends plus vos critiques. Je me rappelle que M. Lellouche le qualifiait « d’énorme connerie ». Maintenant, on nous dit que l’on a trop sacrifié à l’esthétique des maréchaux, et cette réaction m’apparaît comme un énorme compliment.
Il n’empêche que la critique sur les couloirs de bus pouvait s’entendre, car réaliser des couloirs de bus, c’est bien, obtenir qu’il y circule plus de bus, c’est mieux.
Cette critique n’est que partiellement juste, car le principal objectif est d’obtenir une meilleure régularité. Mais c’est vrai que l’augmentation des fréquences s’est faite attendre.
De la même façon, nous pouvons partager, de manière non polémique, une critique sur le fonctionnement du métro, insuffisant en terme d’horaires, et insuffisant en fréquence sur certaines lignes.
L’évolution du Syndicat des Transports d’Ile-de-France nous permet enfin d’avancer. La Ville de Paris s’implique de manière beaucoup plus importante dans son budget et participe ainsi à une forme de solidarité francilienne. Sa contribution augmente de 40% d’une année sur l’autre, et de plus de 50% en deux ans.
La donne va donc maintenant changer :
La mise en place du ticket horaire bus/bus ou bus/tram dans un premier temps.
Des fréquences augmentées sur 7 lignes mobiliens
La création d’une nouvelle ligne 64
De nombreuses lignes prolongées les soirs et les week-ends
La mise en place de bus de quartiers
La prolongation des horaires du métro les week-ends
Des extensions de ligne qui se réalisent, comme pour la ligne 14 aux Olympiades ou qui sont à l’étude
Des fréquences améliorées
Bref, ça bouge bougrement.
Deuxième critique que l’on peut entendre, celle sur le stationnement.
On peut l’entendre à la condition toutefois de prendre en compte les avancées en la matière. Je veux évidemment parler de la réduction de 80 % du tarif du stationnement résidentiel – sans doute la seule chose qui a baissé au moment du passage à l’euro – et celle plus récente de tarifications préférentielles à l’Opac.
Il n’empêche que nous avions une difficulté véritable avec les commerçants et artisans. Les conditions qui leur sont consenties sont maintenant toutes autres.
Restent encore quelques difficultés. Et je veux notamment parler des taxis et de la réglementation.
Concernant les taxis, la Ville de Paris s’engage, à l’aune de ses compétences réduites, au niveau des stations de taxi. Il serait pourtant temps de penser à une évolution des compétences en la matière. Enfin, réfléchissons dès maintenant sur les possibilités données à la Ville de Paris en terme de réglementation sur son territoire. Si nous nous définissons l’objectif de sortir du tout essence à échéance de 15-20 ans, ce qui pourrait être réaliste, il faudrait donner des possibilités à la Ville de Paris d’accompagner un tel objectif.
Le logement maintenant
La dernière actualité en la matière est pour le moins paradoxale. L’Etat s’est normalement doté d’outils pour obliger les communes à construire du logement social.
A Paris, c’est le contraire, l’Etat fait du chantage à l’envers : il conditionne la possibilité pour la Ville de Paris de construire des logements sociaux dans certains quartiers à l’acceptation de ses caprices sur l’emplacement du Tribunal de Grande Instance, dont même les élus UMP locaux se désolidarisent.
Au moins, cette histoire ubuesque aura pour mérite de montrer que l’Etat a confiance dans les capacités de la Ville de Paris à respecter ses engagements de livraisons de logements sociaux. Et il a raison ! Paris a financé 18 622 logements entre 2001 et 2005, plus du double de la mandature précédente.
2007 marquera la poursuite de cet effort sans précédent, avec un objectif maintenu de 4000 logements.
Et les moyens que nous nous donnons pour l’année qui vient, avec une dotation sans précédent du compte foncier, nous aidera à remplir cet objectif ambitieux.
En matière de logements, l’action ne se résume pas à ces seuls chiffres.
Car agir pour le logement, c’est agir en de nombreux domaines :
Remettre les logements vacants sur le marché
Favoriser l’accession sociale à la propriété
Eradiquer l’insalubrité, domaine dans lequel plus de 200 millions d’euros ont été consacrés
Reste un domaine sur lequel l’Etat est normalement le seul responsable et pour lequel nous avons de graves inquiétudes : c’est celui de l’hébergement d’urgence. La Ville ira bien entendu bien au-delà de ses obligations et met 6 millions d’euros sur la table pour 2007. Mais que d’inquiétudes sur le respect par l’Etat de ses engagements !
J’arrive à la dette enfin.
Cela semble être l’un des sujets les plus polémiques de cette année. Ce qui semble d’ailleurs plutôt rassurant. Pourquoi rassurant ?
D’abord parce que la dette de l’Etat auprès de la Ville devient elle, énorme. Et comme M. Legarret nous rassure en permanence sur le respect par l’Etat de ses engagements, je ne doute pas que les 250 Millions d’euros nous seront versés dans les meilleurs délais.
Quant à l’encours de la dette de la Ville de Paris, j’attends mes chers collègues de l’opposition que vous nous produisiez des comparaisons.
Comparaisons soit avec d’autres villes comparables. Si vous souhaitez les chiffres de Lyon, Marseille ou Bordeaux, je les tiens à votre disposition et vous constaterez qu’il n’y a pas photo.
Comparaisons aussi dans le temps puisque l’encours de dette prévu pour 2007 restera en deçà de celui des année 1996, 1997, 1998 ou 1999.
Alors, chers collègues, si vous ne souhaitez pas que vos critiques fassent « pschitt », comme dirait un certain président, il va falloir repenser un certain nombre de thèmes.
Plus que jamais, M. le Maire, votre majorité a confiance dans la politique entreprise pour Paris.
Des investissements massifs pour construire l’avenir de la Capitale, une fiscalité sans augmentation, une dette mesurée, Oui, nous regarderons l’avenir avec une grande confiance.
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