Nous y voici.
J’entends parler de « grandes manœuvres ».
Oui, il s’agit bien de cela. Plus encore, il s’agit de mettre fin à d’abord à une anomalie, ensuite à une erreur et enfin à un scandale.
80.000 logements étaient gérés par des Société d’Economie Mixte où la Ville de Paris était minoritaire.
Cela était contraire à l’esprit de la loi de 1983 qui demandaient à ce que les SEM soient contrôlées majoritairement par des acteurs publics.
Reprendre non pas simplement le contrôle de ces sociétés,
mais avant toute chose la main dans la gestion de ces 80.000 logements était un impératif.
Avouez que la situation était cocasse et incongrue :
a Société de Gérance des Immeubles Municipaux
et la Régie Immobilière de la Ville de Paris
étaient entre les mains d’actionnaires privés.
Des banques pouvaient dicter à loisir la politique menées par ces organismes.
Pour la SGIM, ce fut chose faite. La Ville en a repris le contrôle.
Pour la RIVP, nous y sommes.
La Régie Immobilière de la Ville de Paris va donc devenir enfin la Régie Immobilière de la Ville de Paris.
Voilà pour l’anomalie.
Passons maintenant à l’erreur.
Comment croire, une seule seconde, que les intérêts de la Ville de Paris et des grandes banques qui contrôlaient le capital de ces SEM pouvait être totalement le même ?
Quel est notre objectif premier ?
Que la location et la construction de logements sociaux rapportent le plus d’argent possible ?
Ou est-ce le bien être des locataires ?
Personne ne doute ici que la RIVP disposait de salariés de grande qualité voire de grand talent.
La RIVP s’est notamment distinguée pour avoir sorti de belles opérations, pour avoir fait travailler des architectes talentueux.
En revanche, quand il s’agit d’entretenir le parc de logements,
de remettre en état des logements avant leur relocation,
il est évident que pour développer de conséquents bénéfices
– et il y en a eu à la RIVP –
les intérêts du locataire et de l’actionnaire se rejoignent rarement.
Oui c’était une erreur de croire que de laisser des SEM de logement aux mains d’actionnaires privés pouvait être bénéfique aux locataires.
Quand il y a divergence, c’est à la puissance publique de trancher.
Et pour trancher, il fallait que la puissance publique, notre collectivité, détienne le contrôle de la société.
Voilà donc pour l’erreur.
Venons en maintenant au scandale. Parce que scandale il y a eu.
La RIVP a eu cette particularité de distribuer des stocks options à des dirigeants de l’entreprise.
Ce n’était pas négligeable.
Près de 5% des actions étaient détenues par des dirigeants.
4,7 % pour être précis.
Un peu par quelques cadres, pour faire bonne mesure.
Beaucoup par ses PDG successifs.
Distribuées selon la bonne volonté des PDG successifs, avec l’accord du Conseil d’administration, bien entendu.
Alors, on peut penser ce que l’on veut des stocks options.
Je constate simplement que les dérives sont telles qu’elles émeuvent jusqu’à notre Président de la République actuel.
En l’occurrence, il s’agit ici de stocks options délivrées dans une entreprise spécialisée dans le logements social et singulièrement dans une entreprise qui gérait des logements sociaux pour le compte de la Ville de Paris.
Et les bénéficiaires avaient sans doute encore plus confiance dans le prix retenu pour les distribuer que dans l’avenir de la société.
Vous avouerez que tout cela est quelque peu troublant.
Ces actions ont largement bénéficié de dividendes importants qui les ont largement remboursés.
Dividendes qui ont au passage largement bénéficié aux banques actionnaires.
Et maintenant ces actions permettront à quelques cadres de gagner un peu d’argent, tant mieux pour eux, et à quelques dirigeants de gagner beaucoup, beaucoup d’argent.
Gagner de l’argent sur le dos de qui ?
De la Ville de Paris sans doute. Et des locataires, sans doute aussi.
Voilà pour ce que j’estime avoir été un scandale.
Alors, je veux le dire ici de manière un peu solennelle,
que la Ville de Paris reprenne la majorité à la RIVP permettra de mettre fin à ces situations,
à la fois de corriger une anomalie,
de cesser de poursuivre dans l’erreur
et d’éviter à l’avenir ce type de scandales.
C’est pourquoi le groupe socialiste votera sans réserve cette délibération !
Bonjour,
Dans peut de temps vous reprenez le controle de la RIVP vous parlez de changement pour les locataires j'en suis heureux mais pour les salariés qu'es ce qui changeras? et comment se fait il que la ville parle toujours avec un même syndicat alors qu'es présente à la RIVP la CGT, la CFTC et la CFDT
Je vous remercis pour vos réponses
Rédigé par : Delcuse | 27 octobre 2006 à 08:19