Tout est bon pour fustiger en séance la politique du logement engagée par la nouvelle équipe municipale.
Et pourtant, Bertrand DELANOË a tenu ses engagements. Il les a même dépassés.
Il avait ainsi promis de livrer 3500 logements sociaux par an durant la mandature et il a relevé cet objectif à 4000. C’est très ambitieux, mais avec l’urbanisation des emprises jusqu’alors laissées en friche, cet objectif devrait être atteint. Et des logements sociaux dans leur diversité : logements PLUS et PLAI, mais aussi logements PLS (réservés aux classes moyennes) et logements pour étudiants.
Plus largement, la construction de logements, sociaux ou non, a largement été relancée à Paris.
La droite parisienne trouve que ce n’est pas suffisant. L’ancienne municipalité n’atteignait même pas la moitié de ces chiffres !
Et quand il s’agit des intérêts locaux, le discours change du tout ou tout : Des logements, mais surtout chez les autres !
Ainsi, Mme de PANAFIEU change radicalement de discours quand il s’agit de défendre « ses » intérêts du 17e. La SNCF y libère de grandes emprises qui étaient d’ailleurs susceptibles d’accueillir une partie des infrastructures pour les jeux olympiques : les terrains des Batignolles.
Sur ces terrains, il s’agira d’y construire immeubles d’habitation, bureaux, équipements publics et espace vert. Pour faire face à la crise parisienne du logement, il est question d’y porter la proportion de logements à 60 % des surfaces construites, ce qui soulève l’indignation de Mme de PANAFIEU et de son équipe. 50 %, Et pas un de plus clament-ils !
Et oui, la droite parisienne demande au Maire de Paris de construire des logements, mais surtout de ne pas toucher aux petits équilibres électoraux dans « leurs » arrondissements.
monsieur Coumet
Dans votre bulletin pour le 13 eme allons de l'avant vous nous informez que le TGI ne sera pas construit sur le site de la SERNAM?
Ce matin dans le journal 20 minutes n°1170 du 6 avril page 6 un article nous informe qu'un concourt de 10 architectes a ete lancé pour le TGI sur le site de TOLBIAC.
Bonjour,
Vous avez raison de souligner les contradictions quant au devenir de ce futur quartier.
A la différence d'autres opérations - la plus emblématique fut sans doute la construction du nouveau pôle universitaire à quelques centaines de mètres de là - qui démontrent que la coopération entre l'Etat et la Ville de Paris peut être fructueuse, nous sommes face à un mur pour le projet du futur Tribunal de Grande Instance.
La Mairie du 13e, comme le Maire de Paris, ont été très ouverts pour accueillir ce projet sur la ZAC Paris Rive Gauche. A notre demande, une concertation a été engagée pour examiner les différents sites possibles.
L'Etat a fait état de ses réserves pour un certain nombre d'entre eux car ils étaient situés sur dalle. Je précise que nous n'avons pas remis en cause cet argument pourtant des plus discutables.
Les élus du 13e et le Maire de Paris ont eux clairement indiqué que le site Tolbiac-Chavelaret, ayant déjà fait l'objet d'un concours d'urbanisme prévoyant notamment l'implantation d'un grand jardin, de nombreux logements et d'équipements publics, ne leur apparaissait pas approprié. En outre, les réunions publiques ont clairement montré qu'un grande partie des habitants y était opposée.
En attendant les décisions, rien n'a été engagé. Et nous pensions sincèrement que la proposition de terrain que nous avons présentée aurait pu être un compromis intelligent : à proximité de la nouvelle université, en bord de Seine, ce lieu dit "Masséna Rives-de-Seine" serait aussi plus simple à urbaniser. Las, il n'en a rien été et une déclaration tonitruante de M. de Villepin a stoppé les négociations.
L'Etat a donc poursuivi seul et contre les avis de la Ville de Paris et de la Mairie du 13e. Et, constatant cela, nous avons nous-mêmes pris l'initiative de poursuivre dans le sens de ce qui nous semble être l'intérêt du quartier et du 13e.
Mais plus encore, ce projet de nouveau TGI ne nous semble pas installé sur des bases solides. Chacun peut comprendre l'intérêt de Jacques Chirac à donner des signes au milieu de la Justice. Comme chacun peut constater l'extrême méticulosité des nouvelles nominations dans les hautes instances judiciaires à deux semaines des élections...
Je pense cependant que ce projet pharaonique de nouveau TGI ne passera pas les élections présidentielles. Quelque soit le nouveau pouvoir en place, où trouvera-t-il les 700 à 900 millions d'euros nécessaires face à des finances de la Justice déjà exsangue ? Voudra-t-il se lancer dans une bataille juridique lourde et coûteuse en indemnisations pour imposer ce projet à une Ville de Paris que devait par contrat acquérir ces terrains ?
C'est la raison pour laquelle la Cour des Comptes a été saisi pour dénoncer le lancement de ce concours dispendieux (la facture se comptera en millions d'euros) pour un projet qui aura très peu de chance d'aboutir.
C'est aussi la raison pour laquelle nous avons nous-mêmes décidé d'avancer pour construire pour ce futur quartier un projet utile au 13e et aux Parisiens. Perdre encore de très longs mois dans l'attente d'une décision du nouveau Gouvernement qui se mettra en place ne nous semblait pas de bonne politique. Et la concertation avec les habitants, cela a au moins le mérite de ne rien coûter !
Bien à vous,
JC
Rédigé par : DUFOUR Guy | 06 avril 2007 à 15:02