Le rapport de la Cour des Comptes, visé par son premier président Philippe Seguin, est accablant pour le Gouvernement.
Le sujet est pourtant d’importance. Et les conclusions extrêmement sévères.
Pourtant, mis à part quelques entrefilets dans la presse, il n’a pourtant pas fait grand bruit.
En premier lieu, ce rapport pointe « certaines anomalies » dans le calcul du déficit budgétaire. Et à partir de cette remarque, les milliards apparaissent du dessous du tapis.
Ainsi des opérations enregistrées en recettes n’auraient pas dû l’être. Et la Cour des Comptes donne des exemples tels que les versements de la Caisse d’amortissement de la dette sociale (CADES) pour 3 milliards d’euros. À l’inverse, certaines opérations n’ont pas été comptabilisées en charges et ne pèsent donc pas, à tort, sur le déficit : Par exemple, la reprise par l’Etat de la dette du Fonds de financement des prestations sociales (Ffipsa) pour 2,5 milliards d’euros.
Par ailleurs, l’Etat est accusé d’être mauvais gestionnaire, en reportant des charges sur les exercices suivants « ce qui a généré des retards de paiement coûteux en intérêts moratoires pour l’Etat ». Pas moins de 33 millions d’intérêts se sont ainsi évanouis inutilement.
La Cour a donc rectifié les comptes de l’Etat en 2005. Et « ses remarques » rectifient les comptes « de plusieurs dizaines de milliards d’euros » selon les propres propos de Philippe Seguin.
Ce dernier appelle à une « mise au propre radicale » des comptes de l’Etat.
Eh bien, il ne reste plus qu’à imposer le pilori au Gouvernement afin qu’il expie ses fautes !
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