Voilà une exposition à ne pas manquer.
J'imagine que chacun a en mémoire "Le Cri", tableau ô combien célèbre qui illustre bien des ouvrages sur la folie ou la psychanalyse. Peut-être vous souvenez-vous aussi que ce tableau a été volé puis retrouvé il y peu, ce qui a augmenté encore sa notoriété.
En revanche, vous aurez sans doute plus de mal à évoquer le reste de l'œuvre d'Edvard Munch (1863-1944), tout simplement parce que ses tableaux sont bien rares en France.
Et pourtant, la force du Cri (qui n'est d'ailleurs pas présent dans l'exposition) se retrouve dans bien des œuvres exposées... Et que l'on ne reverra sans doute pas en France pendant bien des années.
Au-delà du choc devant des représentations très fortes, dures mais presque évidentes, telles que "Puberté" ou "Le Vampire", l'autre mérite de l'exposition est d'avoir su décortiquer le parcours de Munch.
Ainsi, plusieurs mises en abîme sont très réussies. Dès le début de l'exposition, le spectateur est ainsi confronté au travail du peintre, avec deux salles presque identiques : les mêmes tableaux, retravaillés par le peintre, sont exposés avec la même disposition dans deux salles successives. Il est bien rare de pouvoir comparer et suivre le fil de l'évolution d'un style.
Autre mérite de cette exposition, c'est la mise en évidence du choc qu'a représenté l'irruption de la photographie et des films sur l'histoire de la peinture. Comment l'image photographique "sert" le peintre, l'inspire dans des cadrages nouveaux (en cadrant au plus près), comment le peintre transpose les mouvements saisis par la pellicule (notamment la représentation dynamique de foules). J'ai notamment été frappé par les ouvriers sortants de l'usine (je ne me souviens pas du titre exact).
Enfin, Munch se confronte à ses obsessions et ses souffrances : obsessions sexuelles, mais aussi dépression (avec des autoportraits très crus), la solitude aussi, jusqu'à sa souffrance et son analyse crue de la perte progressive de la vue.
Un seul regret : la cherté du catalogue (44,90 euros). Même un "accro" comme moi renonce face à un tel prix !
" Edvard Munch, l'oeil moderne"
Centre Pompidou, du 21 septembre 2011 au 9 janvier 2012, du mercredi au lundi (11h-21h), nocturne le jeudi (jusqu'à 23h)
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